Auteur:Amélie Nothomb
Date de publication:1999
Editions: Albin Michel
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* Avec mon chariot, qui me donnait une contenance agréable, j'empruntais l'ascenseur. J'aimais cela car juste à côté, à l'endroit où je l'attendais, il y avait une immense baie vitrée. Je jouais alors à ce que j'appelais "me jeter dans la vue". Je collais mon nez à la fenêtre et me laissais tomber mentalement. La ville était si loin en dessous de moi: avant que je ne m'écrase sur le sol, il m'était loisible de regarder tant de choses. *
On pourrait dire les choses autrement. J'étais aux ordres de mademoiselle Mori, qui était aux ordres de monsieur Saito, et ainsi de suite, avec cette précision que les ordres pouvaient, en aval, sauter les échelons hiérarchiques.
Donc, dans la compagnie Yumimoto, j'étais aux ordres de tout le monde."
Stupeurs et tremblements : ces trois mots décrivent la manière dont, dans l’ancien Japon, on s’adressait à l’Empereur. C’est un titre qui convient parfaitement à l’histoire qu’Amélie Nothomb a vécue dans le pays du soleil levant.
L’auteur revient au Japon, son pays natal qu’elle a quitté à l’âge de 5 ans. Elle a un contrat de travail avec l’importante firme Yumimoto, mais elle remarque bien vite que son emploi ne remplit pas ses attentes. Engagée à la base comme interprète, elle se retrouve à faire des tâches de plus en plus dégradantes, du changement de jour sur le calendrier à la dame-pipi. Mais pourtant, elle ne démissionne pas, car au Japon, cela signifierait perdre son honneur… Et Amélie est prête à montrer à tous les employés – et à Mlle Mori en particulier – que leurs préjugés sur les occidentaux sont faux.
Par cette histoire qui paraît très simple et ordinaire, l’auteur nous livre une critique du monde impitoyable du travail japonais : il faut se battre pour obtenir des promotions, travailler des heures et de heures avec acharnement pour être parfois humilié, et lorsqu’on fait une erreur, on est relégué plus bas dans la hiérarchie.
Plus largement, on assiste à une sorte de comparaison entre les mentalités japonaise et occidentale en général. On a ainsi de nombreuses considérations sur le statut des femmes dans la société et sur la désillusion des hommes lorsqu’ils comprennent à quoi leur vie se résumera. De même, la plupart des personnages semblent éprouver une certains méfiance et du mépris à l’égard des occidentaux, c’est-à-dire, dans ce cas précis, Amélie.
La relation particulière que la jeune Européenne entretient avec sa supérieure, Mlle Mori, est très intéressante. On est témoin, à plusieurs reprises, des maladresses parfaitement involontaires d’Amélie, réinterprétées ensuite par sa supérieure directe comme des actes de sabotage. Pourtant, malgré les réprimandes et les tâches de plus en plus humiliantes, l’admiration de l’auteur pour la belle femme japonaise ne diminue pas.
Stupeur et tremblements est un roman qui se lit facilement et plutôt rapidement. Certains passages ne sont pas dénués d’humour, ce qui est bienvenu dans un livre présentant un côté extrêmement négatif de la culture japonaise. La culture du pays est détaillée, au détriment peut-être de sentiments plus profonds entre les différents personnages. Je dois avouer avoir été un peu déçue, sans savoir exactement pourquoi. Le style d’écriture est original, mais je n’ai pas vraiment accroché. Simple et pourtant truffé de subjonctifs imparfaits ; d’un humour parfois difficile à comprendre ; décrivant certaines scènes étranges, dont on ne comprend pas vraiment la place dans le roman… C’est sans doute une manière différente d’aborder une autobiographie, et au vu des nombreux admirateurs de l’auteur, je pense que cette méthode était plutôt efficace. Après tout, à chacun ses goûts… N’hésitez donc pas à découvrir ce roman par vous-mêmes, et dites m’en des nouvelles !
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L’auteur revient au Japon, son pays natal qu’elle a quitté à l’âge de 5 ans. Elle a un contrat de travail avec l’importante firme Yumimoto, mais elle remarque bien vite que son emploi ne remplit pas ses attentes. Engagée à la base comme interprète, elle se retrouve à faire des tâches de plus en plus dégradantes, du changement de jour sur le calendrier à la dame-pipi. Mais pourtant, elle ne démissionne pas, car au Japon, cela signifierait perdre son honneur… Et Amélie est prête à montrer à tous les employés – et à Mlle Mori en particulier – que leurs préjugés sur les occidentaux sont faux.
Par cette histoire qui paraît très simple et ordinaire, l’auteur nous livre une critique du monde impitoyable du travail japonais : il faut se battre pour obtenir des promotions, travailler des heures et de heures avec acharnement pour être parfois humilié, et lorsqu’on fait une erreur, on est relégué plus bas dans la hiérarchie.
Plus largement, on assiste à une sorte de comparaison entre les mentalités japonaise et occidentale en général. On a ainsi de nombreuses considérations sur le statut des femmes dans la société et sur la désillusion des hommes lorsqu’ils comprennent à quoi leur vie se résumera. De même, la plupart des personnages semblent éprouver une certains méfiance et du mépris à l’égard des occidentaux, c’est-à-dire, dans ce cas précis, Amélie.
La relation particulière que la jeune Européenne entretient avec sa supérieure, Mlle Mori, est très intéressante. On est témoin, à plusieurs reprises, des maladresses parfaitement involontaires d’Amélie, réinterprétées ensuite par sa supérieure directe comme des actes de sabotage. Pourtant, malgré les réprimandes et les tâches de plus en plus humiliantes, l’admiration de l’auteur pour la belle femme japonaise ne diminue pas.
Stupeur et tremblements est un roman qui se lit facilement et plutôt rapidement. Certains passages ne sont pas dénués d’humour, ce qui est bienvenu dans un livre présentant un côté extrêmement négatif de la culture japonaise. La culture du pays est détaillée, au détriment peut-être de sentiments plus profonds entre les différents personnages. Je dois avouer avoir été un peu déçue, sans savoir exactement pourquoi. Le style d’écriture est original, mais je n’ai pas vraiment accroché. Simple et pourtant truffé de subjonctifs imparfaits ; d’un humour parfois difficile à comprendre ; décrivant certaines scènes étranges, dont on ne comprend pas vraiment la place dans le roman… C’est sans doute une manière différente d’aborder une autobiographie, et au vu des nombreux admirateurs de l’auteur, je pense que cette méthode était plutôt efficace. Après tout, à chacun ses goûts… N’hésitez donc pas à découvrir ce roman par vous-mêmes, et dites m’en des nouvelles !
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Lu pour le challenge A&M Biographie, Témoignage, Réaliste