Féealy Mage de Rawia Arroum




Auteur : Rawia Arroum
Date de publication : 2011
Editions : Éditions Persée
Pages :424
Mon avis

* Un monde. Un univers. Complètement différent du leur. Ce genre de monde que l'on peut découvrir dans les histoires ou les films, ce genre de monde que les parents désapprouvent et qu'ils passent leur temps à critiquer en répétant cette fameuse phrase devenue refrain dans leur bouche : "ça n'existe pas !"
Mais, malheureusement pour eux, il n'y avait rien de plus vivant qu'un vampire, rien de plus majestueux qu'un elfe, rien de plus imposant qu'un dragon, rien de plus habile qu'un nain, rien de plus puissant qu'une fée, rien de plus beau qu'une sirène... Mais les humains étaient bien trop aveugles et trop sûrs de leurs affirmations pour le voir. *

Kaïmon Seignor est riche. Son nom et son appartenance à l'une des plus anciennes familles de Gwedells suscitent le respect chez les autres. Populaire, drôle, sociable, il ne s'attend certainement pas à ce que son petit monde parfait bascule dans le cauchemar. Ni qu'une erreur de jeunesse puisse être la cause de ce tourment et encore moins que son impassible soeur jumelle puisse jouer un rôle dans cette situation...
Bienvenue dans le monde des Gwedells où tout est féerique. En apparence seulement...
Imaginez un monde magique, un monde empli de fées, de gnomes, de vampires, de sirènes et d’autres créatures aux pouvoirs divers. Imaginez un monde où l’on vit en harmonie avec la nature, utilisant des dragons pour se déplacer, bénéficiant de l’enseignement de l’Académie, profitant de ses loisirs pour jouer au Sohra, le sport national. C’est ce lieu enchanteur qu’a créé Rawia Arroum pour le cadre de son premier roman, Féealy Mage.
Nous y suivons un jeune Gwedell, Kaïmon Seignor, et ses deux amis, Liac et Manel, dans leur vie quotidienne à l’Académie. Mais la paix régnant sur Féealy Mage s’effrite peu à peu au fil des trahisons toujours plus nombreuses des élèves. C’est alors que Kaïmon se retrouve embarqué dans une aventure aussi invraisemblable que périlleuse, et ce bien malgré lui. Ses actes détermineront non seulement son futur, mais également celui de son monde et de tout son peuple.
Le lecteur entre dans l’histoire par le monde des hommes, dans lequel se déroule une brève et habile introduction. De cette manière, et bien qu’il s’agisse d’un roman de fantasy, la réalité est toujours présente en arrière-plan, ce qui présente à mon avis plusieurs avantages : tout d’abord, il rend l’histoire plus crédible. Grâce à ce court passage, même les lecteurs qui ne sont pas de grands amateurs de fantasy pourraient se laisser convaincre – et si ce monde existait vraiment, quelque part ? De plus, le rappel de l’existence du monde humain nous donne un point de comparaison et contraste d’autant plus avec la féerie de Féealy Mage par la suite. Enfin, puisque notre héros visitera plus tard notre monde, ce chapitre annonciateur prend tout son sens.
Les premières images que nous découvrons de Féealy Mage ne sont pas féeriques, contrairement à ce que l’on pourrait attendre : on assiste au châtiment des traîtres, ce qui constitue sans conteste le côté le plus sombre de ce monde. Bien que surprenant au premier abord, ce choix me paraît judicieux car il nous fait immédiatement comprendre que les apparences peuvent être trompeuses. En bref, un début très réussi qui nous donne un échantillon de ce qui nous attend.
Dans les chapitres qui suivent, nous apprenons à connaître le fonctionnement de Féealy Mage, ainsi que les personnages principaux que nous suivrons à travers les pages. Les descriptions géographiques, culturelles et politiques peuvent paraître quelque peu systématiques à la première lecture, et il est vrai que l’action met du temps avant de réellement commencer, mais cela nous permet de nous familiariser avec cet univers si différent du nôtre. C’est donc un choix que je ne remets pas en question, bien que je pense que certains lecteurs pourraient le critiquer. J’ai trouvé agréable d’avoir, dès le début, toutes les cartes en main pour pouvoir, par la suite, comprendre le déroulement de l’intrigue. Il ne faut pas non plus oublier qu’une entrée en matière comme celle d’Harry Potter, par exemple, serait impossible (ou paraîtrait peut-être étrange) étant donné que Kaïmon, Liac et Manel ont grandi à Féealy Mage : contrairement au jeune héros de J.K. Rowling, qui découvre un monde tout à fait nouveau pour lui, ils connaissent parfaitement le leur.
Pour continuer sur le thème des personnages principaux, ils constituent sans aucun doute un des points forts du roman. Chacun est doté d’un caractère bien particulier – Manel et sa violence, Liac et sa timidité, Kaïmon et ses pitreries – et ils deviennent très vite attachants. De nombreux dialogues entre nos héros sont teintés d’humour et on ne peut s’empêcher de rire de bon cœur aux inimaginables bêtises inventées par Kaïmon.
Les autres personnages sont aussi bien décrits, par exemple Saliha, Una de l’Académie, Aldéanne, sœur jumelle de Kaïmon, Ténôra, professeur de combat. Par contre, j’ai parfois été dérangée par l’apparition de personnages secondaires qui n’était pas développés par la suite. De manière un peu trop systématique, chaque nouvelle personne est introduite par une description physique suivant le même schéma et qui n’apporte par forcément d’éléments nouveaux ou nécessaires au récit. De même, nous faisons la connaissance de certains d’entre eux qui finalement disparaissent presque dans la fin du roman… Peut-être réapparaîtront-ils dans un prochain tome ? Il n’y a plus qu’à l’espérer.
La richesse de Féealy Mage est encore renforcée par de nombreuses expressions imagées qui m’ont beaucoup plu. Dans ce monde si magnifique, elles paraissent tout à fait à leur place. L’histoire est également teintée de couleurs locales grâce à l’apparition de plusieurs mots gwedells ainsi que la retranscription de la manière de parler particulière de certaines espèces. Ne vous inquiétez pas si vous n’y connaissez rien, toutes les informations nécessaires vous sont fournies en notes de bas de page ou entre parenthèses. J’ai trouvé cela très utile, bien que j’eusse préféré avoir des notes de bas de page uniquement, car il est plus facile de s’y retrouver. On aurait également pu imaginer un lexique reprenant les termes importants, mais on s’en sort très bien sans – je suis peut être seulement une lectrice un peu flemmarde.
L’histoire en elle-même est extrêmement bien construite et, dès que l’action commence, il est tout simplement impossible d’interrompre sa lecture. Le point qui ne joue pas en faveur du livre est le style. En effet, un certain nombre d’erreurs grammaticales et orthographiques parsèment le texte, ce qui retiendra sans doute l’attention d’un lecteur attentif. De plus, la ponctuation m’a particulièrement dérangée : manquante dans certains passages, ou utilisée de manière non systématique voire erronée, elle faciliterait grandement la lecture. N’oublions tout de même pas qu’il s’agit d’un premier roman et que Rawia Arroum est une très jeune auteure. Son style s’affinera et s’améliorera donc probablement dans ses prochaines publications, et ces quelques commentaires négatifs ne doivent en aucun cas vous détourner de ce roman.
C’est une histoire très bien inventée, avec des personnages attachants et un monde imaginaire très réussi. Ne contenant que très peu de violence, elle peut s’adresser aussi bien à des adultes qu’à un public jeune, du moment qu’il s’agit de lecteurs qui aiment la fantasy, l’aventure, les secrets, les mondes imaginaires, les créatures extraordinaires… et que le nombre de pages relativement important ne les effraie pas.
Pour conclure, je souhaite remercier un certain nombre de personnes sans qui je n’aurais jamais découvert ce superbe roman. Tout d’abord, le forum A&M, qui organise et rend possibles des partenariats tous plus attirants les uns que les autres. Ensuite, les Editions Persée, qui m’ont envoyé ce livre et fait confiance pour que je le chronique. Puis, en dernier, mais pas moins important, je remercie l’auteure, Rawia Arroum, qui a su me séduire – dans un genre pour lequel, je l’avoue, je suis plutôt difficile à satisfaire – et m’emporter dans un environnement enchanteur. Au vu de la fin très ouverte, j’espère qu’il y aura une suite à ce roman, et je serai sans nul doute une des premières à me la procurer.


Partenariat avec les Éditions Persée
Un grand à la maison d'édition pour sa confiance

Afterwards by Rosamund Lupton



book cover
Author: Rosamund Lupton
Publication date: 2011
Publisher: Piatkus
Pages:472
My opinion

* I screamed her name. Over and over. And each time I screamed her name, smoke came into my mouth and throat and lungs until I couldn't scream anymore. 
The sound of burning, hissing and spitting ; a giant serpent of fire coiling through the building. Above me something collapsed. I heard and felt the thud. And then a roar of rage as the fire discovered fresh oxygen.
The fire was above me. Jenny was above me.*

There is a fire and they are in there. They are in there.
Black smoke stains a summer blue sky. A school is on fire. And one mother, Gracce, sees the smoke and runs. She knows her teenage daughter Jenny is inside. She runs into the burning building to rescue her.
Afterwards, Gracce must find the identity of the arsonist and protect her children from the person who's still intent on destroying them. Afterwards, she must fight the limits of her physical strength and discover the limitlessness of love.

‘What is there afterwards?’ an existential question Rosamund Lupton has obviously thought about when she chose the title of her new book. Grace is at sports day on a bright and warm summer day. Suddenly, the lovely afternoon turns into a nightmare: the school is on fire, and she knows that her daughter is inside. She runs to rescue her. The police soon find out that it is arson. Who committed that terrible crime? The culprit must be arrested as soon as possible, because Grace’s family is in danger.
The book starts with a flashback explaining the moment the fire started. The readers who have read Rosamund Lupton’s first novel will recognise her style straightaway: simple, nearly oral, and as if she were addressing the reader personally. In Sister, Beatrice describes the events to her sister Tess, using alternatively the first and second person narrative. In Afterwards, it is Grace who tells the story to her husband Mike. We can draw the comparison even further: Tess will never read Beatrice’s story because she died, and Mike might not either, because Grace has become a spirit – hence the title… unless…
This point of view is unique and it was quite a risky decision. Having a spirit as the main character is unusual and is definitely not what you would expect in a crime book. When I first understood that, I must admit I was quite disappointed. I do not mind ghosts or spirits – for example I enjoyed the Lovely Bones – but I just felt it did not fit in the story that well. Fortunately, I soon realised that I was wrong and I hope the readers who are not convinced by this supernatural aspect will manage to suspend their disbelief, because the book is actually worth reading. This point of view gives the author many opportunities and, in my opinion, it adds to the depth of the story. It would be alright to follow the investigation through Mike’s, Sarah’s or the police’s eyes, but it is even better to have Grace and Jenny’s opinions as well, because they have actually experienced the fire. Moreover, we know more about their characters and feelings than if they had just been present in the background, injured at hospital.
I found the beginning rather slow. The contrast between the lovely afternoon at sports day and the ‘afterwards’ – Grace’s and Jenny’s bad injuries, the hospital, the discovery that the fire was started by an arsonist, the constant threat on the family, the stubborn police officers who do not follow the right leads – is very successful. However, it takes a long time until something really significant is discovered and the passages where Grace and Jenny follow the various characters in order to find out the truth are quite repetitive at times. There are also several flashbacks and I must admit I was quite frustrated not to see the investigation move forwards. However, now that I have finished the book, I understand that these sequences were necessary and added to the depth of the story. They help us know more about the character’s past and their feelings and so they are portrayed with many details that are important later in the book.
The twists and turns are amazing and so is the suspense. Rosamund Lupton sends us on a number of leads, but every time we think we have discovered the culprit, another event occurs and changes things completely… and we are mislead until the very last pages, with an amazing coup de théâtre. However, Afterwards is not only about a crime and an investigation. It deals with much more serious themes which are beautifully developed: family love – between brother and sister; between parents and children; between partners – guilt and death for example. We also see how the image we have from someone can be totally biased and inaccurate and how it can be changed when something important happens. The crescendo of the plot is amazing – although I would have preferred a better balance for the pace of the plot between the – slow – beginning and the – quick – end, and the end poignant.
Afterwards is not only a gripping crime with countless twists and turns, but it also encourages reflection on several important themes, making it a rather emotional novel. Be careful, because once you open it, you will surely not be able to put it down until you have finished it.


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In My Mailbox *3*


    In My Mailbox is a meme that was originally invented on The Story Siren. I have adapted it a little: I will post the books I receive or the ones I buy every so often. I will not post every week (as is normally the case of IMM), but on an irregular basis, that is when I have new books!

    Note: I made a resolution: I will not buy any new book until I have read at least half of my TBR list... Which might be quite difficult, but at least I will try!
     Ce matin, j'ai reçu mon exemplaire de ce livre, qui se trouvait donc littéralement dans ma boîte aux lettres. 
    Reçu: 19/07/2012 : Féealy Mage, de Rawia Arroum aux Editions Persée. Merci au forum A&M pour l'organisation de ce partenariat.

    ***   
    Received: 19/07/2012: Féealy Mage, by Rawia Arroum. Publisher: Editions Persée. Thank you to the A&M forum for organising this partnership.

    This morning I received my copy of this book, which was literally in my mailbox.
    Remaque: j'ai pris une bonne résolution: celle de ne pas acheter de nouveau livre jusqu'à ce que j'aie lu au moins la moitié de ma PAL... ce qui sera probablement difficile, mais je ferai de mon mieux!

    In My Mailbox a été inventé par The Story Siren. J'ai apporté quelques adaptations au concept initial: je posterai un article avec les livres que je recois et ceux que j'achète. Je ne publierai pas un article chaque semaine (comme c'est normalement le cas de IMM), mais de manière irrégulière, selon mes nouveaux livres.

Le forum A&M



Le Forum des Accros et Mordus de lecture

Parce que sans ce forum, je n'aurais jamais créé ce blog... Parce que sans ce forum, je n'aurais pas découvert tant de livres qui valent la peine d'être lus... Parce que sans ce forum, je n'aurais pas fait la connaissance d'autres passionnés de lecture...
Parce que ce forum est un passage obligé de tous les accros de la lecture!


Le forum en bref:
Accros & Mordus, c'est une communauté partageant la même passion : la lecture. C'est un lieu d'échange et de partage que chacun peut découvrir.C'est une bibliothèque contenant plusieurs centaines de fiches de lectures et de critiques de livres en tout genres. C'est l'organisation de challenges, de concours et d'évènements très variés. C'est un atelier d'écriture pour futurs écrivains en herbe. C'est le partage de votre univers livresque avec d'autres membres. C'est une plateforme où se retrouvent lecteurs, auteurs et éditeurs. C'est l'opportunité pour des partenariats spéciaux avec des maisons d'édition. Mais surtout, c'est une équipe très dynamique et sympathique qui se rassemble autour des mots et de la littérature.

Alors, qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?

 
J'en profite pour remercier les membres du forum, qui me font passer des moments extraordinaires et découvrir des livres que je n'aurais jamais lus sinon. 
Un grand merci tout particulier à l'équipe en charge de son bon fonctionnement, sans qui A&M ne pourrait pas exister:
Les admins, les modérateurs, mes coéquipiers correcteurs, les journalistes, les chroniqueurs... Et tout ceux qui, 'dune manière ou d'une autre, contribuent à faire de ce forum un lieu de partage si accueillant et réussi.

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War Horse - the film


book cover
Director: Steven Spielberg
Genre: War, Drama, History
Release date: 25 December 2011
Based on: War Horse, by Michael Morpurgo
Starring: Jeremy Irvine, Emily Watson, Peter Mullan, David Thewlis
Running time: 146 min
My opinion

* ‘Maybe there are different ways to be brave. Did you know the French have the best carrier pigeons? And this could be the difference in the war, our messages getting through.’
‘I don't want to hear about the birds.’
‘They are released at the front and told to go home. This is all they know. But to get there they must fly over a war. Can you imagine such a thing? Here you are flying over
so much pain and terror, and you know you can never look down. You have to look forward or you'll never get home. I ask you, what could be braver than that?’ *


War Horse, directed by Steven Spielberg and starring Jeremy Irvine, Emily Watson and David Thewlis was released in December 2011. Spectators might find the opening rather surprising for a historical, drama and war film. The story quietly starts around the 1900s in an English village in Devon. We discover a poor but calm rural community, having to work hard in order to earn a living. However, as suggested by the title of the film, peace is soon shattered. Heart-rending scenes introduce the horrors of World War I seen both from the English and German side, and show the effects war has on people’s lives. ‘Can you imagine flying over a war and you know you can never look down? You have to look forward or you’ll never get home’. This sentence illustrates perfectly the horse Joey’s behaviour. As the main character of the film, he leads us on the dangerous paths of war until peace returns, meeting various people involved in this gigantic fight. The music, composed by John Williams, emphasizes the crescendo in which the plot evolves until the final poignant scene which marks the end of the war.
In the first scenes already, spectators are enchanted by the peaceful music which leads them into the fascinating English landscape. A wide spectrum of emotions guides them during the entire film, from the serenity of the first scenes to the tension and grief of war that appear later. Grief is sometimes eased by amusing scenes or jokes and then accompanied by cheerful music. The emotional zenith is achieved in the last part, after Joey’s foolish escape in the No man’s land, when the magic melody of the flute and violins make every single feeling burst out in an eruption that will wet your cheeks and warm your heart.
The horses’ performances were absolutely incredible: running through a battle field, pulling cannons and carts… They acted like real war horses. Bobby Lovegren and his crew were responsible for these unusual actors. They chose horses capable of showing emotions and which had already been exposed to crowds and then decided which one would fit best to which sequence. Altogether, more than a hundred horses were used – fourteen different ones were selected for the main characters – and 1,100 hours of training, rehearsing and practising were needed. An incredible amount of work to accustom these shy animals to loud noises, but in the end, it was crowned with success.
War horse is definitely a film that takes up the challenge. It arouses deep emotions, from joy to sorrow. Although the novel it is based on was primarily addressed to a young audience, it is not recommended for small children, as the war scenes might be a little too violent for them – officially, it is rated PG-13. However, the balance between these and more emotional moments is perfect: everything seems extremely real but it is not yet too horrible to watch and we can easily feel the suffering of the people engaged in the battle.
Spielberg and his crew did an outstanding job. The score of John Williams as well as the cinematography of Janusz Kamiński are once again worthy of their respective names. The high-quality images as well as the overwhelming plot will keep your eyes on the screen regardless of the long running time. War Horse conveys a message of friendship, human values and perseverance where war is placed in the background. A particularly meaningful moment, in which an important message about humanity is transmitted, is in one of the ending scenes, when two enemy soldiers ignore war and cooperate in order to save a life. Despite war the story is in fact mainly based on the journey of both Joey and Albert, who become an emblem of true friendship.

From the book to the film:
Based on Michael Morpurgo’s 1982 children book War horse, the film shows a few differences with the original novel. These choices, probably necessary due to the transition from a written support to an audio-visual one, are wise and definitely add to the depth of the story. Morpurgo’s descriptions of Devon are illustrated by wonderful countryside landscapes: the Narracots’ stone farm, the little rural village, the lively horse market, the fields stretching as far as the eye can see; the spectator is cast into the English working-class society of the 1900s. Later as well the reality of the scenes is incredible. The horror of war is shown but in a subtle way, not only through blood and violence. In that sense the direction respects Morpurgo’s writing. It gives enough details to deliver his message but not too many, in order to prevent us from being put off for the rest of the story. Still, I must admit that many aspects are far more violent than the book, although Albert’s father brutal.
With Joey, we meet various people, most of them at war against their will, and all fighting for their survival in desolate and terrific places. Although the storyline of the novel is faithfully followed, a few moving episodes are added to the film and a few of do not appear or are not as detailed as in the original – I am thinking, for example, about the horse Zoey, who does not exist in the film. Again, the director had to make various choices to illustrate the progression of the troops from England to different parts of France. Selecting actors with French or German accents while speaking English was a real stroke of genius, as we are submerged in the reality of World War I and the clash of the different cultures involved. At the same time we can establish the connection with the real historical facts. As you have probably understood by now, I think that the transition from the novel to the film was absolutely brilliant.


Review of War Horse, the book, by Michael Morpurgo
I have written this review with the help of Florian and Marussia. Thank you!

La tendresse des loups de Stef Penney



Book cover

Auteur : Stef Penney
Titre original : The tenderness of wolves (anglais d'Ecosse)
Traducteur : Pierre Furlan
Date de publication : 2006 (traduction française: 2008)
Editions : Editions Belfond
Pages :446
Mon avis

* Au début, je ne distingue rien d'autre, puis, au bout d'une minute ou deux, je discerne un léger mouvement dans l'ombre. Je tressaille en me rendant compte qu'il y a là une autre silhouette semblable à celle d'un chien qui se détache en gris contre le fond plus clair de la neige. Ce troisième animal qui surveille les chiens a des yeux et un museau légèrement plus foncés que sa fourrure. Ils s'observent avec un intérêt intense, sans agressivité manifeste, mais aucun ne veut tourner le dos. Un nouveu gémissement s'élève, peut-être vient-il du loup. Il me paraît petit, plus petit que Susco. Et seul. Je le regarde s'approcher d'un mètre ou deux, puis reculer, comme un enfant timide qui veut participer à un jeu mais craint d'être mal reçu.*

Porté par une construction éblouissante qui entremêle différentes voix, un roman épique, ample, violent, dans la tradition des plus grandes oeuvres naturalistes. Un livre phénomène, doublement couronné par le prestigieux Costa Book Award comme le meilleur premier roman et meilleur livre de l'année, un voyage étourdissant dans les étendues glacées du Grand Nord canadien.

1867. Alors qu'un terrible hiver a pris en tenailles le petit village de Dove River, un trappeur est retrouvé mort dans sa cabane, égorgé et scalpé.
Dans cette communauté d'origine écossaise qui s'accroche désespérément aux convenances de la mère patrie, le choc est terrible. Surtout pour Mme Ross qui a découvert le corps et constaté dans la foulée la disparition de Francis, son fils adoptif.
Doit-elle le signaler à Dinald Moody, le naïf dépêché par la Compagnie de la baie d'Hudson pour identifier le coupable au plus vite. Et a-t-elle raison de se méfier de ce mystérieux Sturrock, un aventurier bien décidé à retrouver un objet précieux qui aurait été légué par le défunt?
Incapable de croire à la culpabilité de son fils, Mme Ross va se lancer dans une course éperdue, avec pour seule compagnie Parker, un énigmatique trappeur indien habitué à survivre dans les milieux les plus hostiles.
Canada, 1867. Dans le village de Caulfield, c’est l’agitation. Un trappeur a été assassiné et, pour résoudre ce meurtre inquiétant, des hommes appartenant à la Compagnie de la baie d’Hudson ont été envoyés sur place. Leur tâche n’est pas facile, entre le manque d’indices, la disparition inexpliquée du fils de Mme Ross, Francis, la venue du mystérieux Sturrock qui s’intéresse de près à l’affaire… sans oublier le climat hostile et impitoyable de cet hiver glacial.
Un aperçu pour le moins prometteur : un roman policier situé dans un paysage qui attire les lecteurs de par les légendes qui l’entourent ; un intrigue qui ouvre de nombreuses portes pour jouer avec le suspense et faire preuve d’originalité ; une période historique intéressante en raison des relations entre les Blancs et les Indiens en particulier.
Et pourtant, la Tendresse des loups ne m’a convaincue. Je dirais même qu’il m’a quelque peu déçue, et bien après avoir terminé ma lecture, je suis encore indécise quant aux raisons qui m’ont permis de me forger une opinion.
Le résumé de quatrième de couverture, ainsi que quelques critiques que j’avais lues auparavant, y sont sans aucun doute pour quelque chose. Je me réjouissais de découvrir une autre culture, un paysage qui me passionne, des animaux que je respecte et que j’admire beaucoup, une intrique palpitante… Attentes qui n’ont pas réellement été satisfaites lorsque j’ai tourné la dernière page.
L’idée de l’intrigue, bien que plutôt banale, est particulièrement intéressante en raison du lieu géographique où elle se déroule et de l’époque durant laquelle les évènements se produisent. L’enquête manque toutefois de dynamisme à mon goût. J’ai été captivée par le début, lorsque Mme Ross et son guide indien se mettent à suivre des traces dans ce paysage impitoyable et dangereux. Toutefois, par la suite, lorsque les délégués de la Compagnie se mettent à les suivre et que l’expédition de Francis sur les traces d’un inconnu est narrée, je me suis vite lassée car le tout me semblait très répétitif.
Heureusement, plusieurs épisodes romantiques sont venus ponctuer ces quêtes qui n’étaient guère excitantes. Les personnages principaux sont complexes et bien décrits, et leurs sentiments sont évoqués avec talent de manière qu’on s’attache beaucoup à eux. J’ai personnellement eu un faible pour Donald et Mme Ross, qui sont sans doutes les plus développés, bien qu’une partie de leur caractère reste mystérieuse jusqu’à la fin. Nous faisons également la connaissance de plusieurs autochtones qui sont décrits de manière un peu différente, ce qui nous fait bien ressentir la discrimination qui peut exister entre eux, mais surtout les grandes différences de culture qui existent.
La manière dont l’histoire est contée prête cependant à confusion. Un grand nombre de petites histoires sont entremêlées, avec de fréquents changements de point de vue. Certains chapitres sont des flashbacks alors que d’autres racontent les actions en cours. Une des spécificités du roman est qu’un des narrateurs parle à la première personne – il s’agit de Mme Ross – alors que les autres actions sont soit décrites par un narrateur externe, soit par d’autres personnages s’exprimant à la troisième personne. Cela n’est pas un problème en soi et pourrait être intéressant, mais j’ai à plusieurs reprises été un peu embrouillée car je ne savais pas de qui l’auteur parlait. Le grand nombre de personnages et l’emploi un peu abusif du pronom anaphorique « il » ou « elle » – surtout en début de chapitre – entravent la lecture et empêchent parfois de saisir à qui on fait référence. Le style d’écriture m’a aussi quelque peu gênée, surtout au début, car il y a un nombre incroyable de parenthèses et de tirets qui alourdissent le texte.
Les petits épisodes appartenant chacun à une histoire différente ne facilitent pas non plus la compréhension. C’est pourtant dommage, car l’idée d’explorer la communauté écossaise, les postes de la Compagnie et les camps d’autochtones est intéressante et permet de donner de la profondeur au roman. J’au toutefois ressenti une impression d’inachevé, comme si l’auteur s’était contentée d’esquisser ces passages plutôt que de les développer de manière suffisante. L’histoire de Line, par exemple, n’apporte par réellement d’éléments importants à l’histoire. En ce qui concerne la famille Knox, c’est un peu le contraire : très présente au départ et directement liée au meurtre, elle disparaît soudainement tout à fait, nous laissant avec de nombreuses questions la concernant.
Ces épisodes, mêlés à l’enquête, sont un peu déstabilisants car ils suscitent de nombreuses questions qui resteront sans réponse, comme si elles avaient été oubliées en chemin. Elles ajoutent à l’enquête des éléments qui ne sont pas indispensables et qui m’ont perturbée pour comprendre la fin. En effet, si le début est plutôt lent et répétitif, la fin surgit comme un éclair et on termine le livre sans qu’on n’ait réellement le temps de comprendre ce qui se passe.
Toutefois, il n’y a pas de coup de théâtre, contrairement à ce à quoi on aurait pu s’attendre. Le suspense a disparu depuis longtemps et même les relations des personnages restent suspendues, comme s’il manquait quelque chose. Une fin ouverte ne me dérangerait pas – bien au contraire – mais l’auteur a ici fait un choix qui limite considérablement l’interprétation.
La dernière critique que j’ai à formuler concerne le titre, que je ne trouve pas réellement adapté. Bien que les loups soient évoqués à plusieurs reprises, ils n’apparaissent réellement qu’une fois – voire deux – dans tout le roman et je dois avouer que je m’attendais à plus.
Les passages concernant les Indiens m’ont particulièrement plu car je ne connais pas bien leur culture et que leur manière de vivre dans la nature avec des conditions climatiques si difficiles m’impressionne beaucoup. La cohabitation avec les Blancs est également traitée de manière complète et plusieurs points de vue nous sont donnés.
La tendresse des loups est donc une histoire divertissante, mais qui se penche plutôt sur des histoires d’amour et les relations entre les personnages, sur le paysage canadien du Grand Nord et sur la cohabitation entre les autochtones et les Blancs. Vien que les personnages soient pour la plupart attachant – ou haïssables, selon l’intention de l’auteur – je conserve un arrière-goût d’inachevé car certaines petites histoires ne me paraissent pas suffisamment développées pour prendre sens dans le roman. Le suspense n’est pas non plus gardé suffisamment longtemps à mon goût et j’ai trouvé la fin plutôt décevante. Si vous vous intéressez aux trappeurs et à l’organisation de la population blanche et indienne au Canada dans les années 1860, vous trouverez cependant sans doute votre bonheur dans ce roman.