Le pays creux de William Morris


couverture livre

Auteur : Le pays creux
Titre original : The hollow land
Traducteur : Maxime Massonnat
Date de publication : 1996 (traduction française : 2011)
Editions : Éditions Aux forges de Vulcain
Pages : 52
Mon avis

* Nul ne peut le décrire car sa beauté est trop grande, un grand pays creux : les rochers tombent à pic pour former des précipices de ce côté, puis les étendues du plus beau pays, encore et encore, des arbres, des fleurs, des blés, puis des collines, vertes et bleues, et pourpres, avant que leurs saillies n'atteignent enfin la blancheur des montagnes enneigées. Alors comme pour tout sentiment étrange, "mon coeur en mon corps fut comme cire fondue.*

Savez-vous où il se trouve – le Pays Creux ? Depuis longtemps, maintenant, j’en suis à la recherche, j’essaie de le retrouver – le Pays Creux – car c’est là que j’ai vu mon amour pour la première fois. Je veux d’abord vous dire comment je l’ai trouvé ; mais je me fais vieux, et ma mémoire me trahit : il vous faut patienter et me laisser réfléchir si d’aventure je puis vous dire comment c’est arrivé. Oui, à mes oreilles résonne un bruit de trompettes qui retentissent dans des landes désolées, de mes yeux et mes oreilles, je vois, j’entends le choc et le fracas des sabots de chevaux, le son et l’éclat de l’acier ; des lèvres retroussées, des dents serrées, des cris, des hurlements, et des imprécations. [...]
Savez-vous ce qu’est le pays creux ? Non ? Eh bien moi non plus, je ne savais pas de quoi il s’agissait avant de commencer ce livre. J’ai donc commencé par spéculer avant de me plonger dans ce petit roman, et je dois dire que j’ai été bien surprise.
Tout d’abord, par le genre de l’histoire. En effet, dès les premières pages, j’ai eu l’impression de lire un conte. Un de ces contes merveilleux dont raffolent les enfants, plein de valeureux chevaliers, de seigneurs et de désirs de vengeance. Toutefois, cette histoire n’est clairement pas destinée à un public jeune : nous suivons les souvenirs de Florian de Liliis, désormais vieil homme, et sa recherche du pays creux. Nous commençons par son enfance, où il décide de venger son frère pour une question d’honneur. Mais il comprend bien vite que d’agir à la place de Dieu n’est pas une solution et, le cœur et l’âme tachés par cette mauvaise action, il se met donc en quête du pays creux, où il avait laissé son amour, et cherche à obtenir le pardon du seigneur.
La narration est quelque peu surprenante, car si on s’attarde beaucoup sur les pensées de Florian, on en sait finalement très peu sur son caractère. Les autres personnages m’ont eux aussi paru très simples et peu développés, et je pense que quelques pages supplémentaires s’attardant sur leur psychologie auraient apporté beaucoup à ce court roman. De même, l’inconsistance dans la description des lieux m’a parfois dérangée. En effet, on parle beaucoup du pays creux, mais on n’en a jamais réellement l’image car il n’est pas détaillé – sous prétexte qu’il est trop beau pour être décrit. Par contre, lors des scènes de batailles, l’auteur s’attarde sur certains éléments qui m’ont paru bien insignifiant : les vêtements des combattants sont décrits avec précision, tout comme leurs mouvements, et cela devient quelque peu répétitif. Il y a donc un grand déséquilibre entre les descriptions des lieux, qui sont presque inexistantes, et celles de l’action, qui sont bien trop fournies à mon goût.
Un autre point qui m’a surprise est le style de l’auteur, très soigné et complexe. Le vocabulaire est recherché et la présence de quelques termes techniques de l’époque des chevaliers et des seigneurs rend le tout très réel. Il est vrai que ce n’est pas facile à lire, mais après quelques pages, quand on s’habitue à la plume, c’est très agréable et poétique, et on peut le lire avec fluidité. Ce que je déplore, toutefois, c’est que plus on avance dans la lecture, plus de petites erreurs de typographie se glissent dans le texte. Ce qui est dommage au vu du talent manifeste de l’auteur
Ce qui m’a un peu plus freinée dans ma lecture, c’est le fil des pensées de Florian, qui m’ont paru, à plusieurs reprises, bien confuses. Je pense que, d’un côté, cela fait partie du charme de cette histoire car, après tout, Florian nous explique au début qu’il est un vieil homme et que sa mémoire lui joue quelques tours. Avec cette organisation, on a vraiment l’impression de se trouver dans sa tête, emporté par le flot des ses souvenirs. C’est toutefois un peu déroutant, et j’ai dû laisser reposer le livre après l’avoir terminé, puis reprendre quelques passages avant de bien comprendre le tout.
Le pays creux m’a donc plu dans l’ensemble, même si j’aurais souhaité qu’il soit plus développé, car on arrive à la fin sans même s’en rendre compte. Les personnages manquent un peu de personnalité et les lieux de couleurs, mais l’action est prenante et Florian très attachant. La plume de William Morris est très belle, mais pas toujours facile à comprendre, et une bonne connaissance de la langue française et éventuellement du vocabulaire de la période des seigneurs et chevaliers est nécessaire pour apprécier la lecture à sa juste valeur. Bien qu’elle s’apparente quelque peu à un conte, c’est une histoire qui est, selon moi, plutôt destiné à un public adulte et mûr en raison des thèmes importants décrits : la rédemption, la vengeance, la mort…
Je remercie finalement le forum Accrocs et Mordus pour l’organisation de ce partenariat, et les éditions Aux forges de Vulcain pour la découverte de cet univers magique que je n’aurais jamais découvert autrement.

Partenariat avec les Éditions Aux forges de Vulcain
Un grand à la maison d'édition pour sa confiance

Between shades of gray by Ruta Sepetys


Shrewsbury, English Bridge

Author: Ruta Sepetys
Publication date: 2011
Publisher: Penguin Books
Pages: 344
My opinion

* I shut the bathroom door and caught sight of my face in the mirror. I had no idea how quickly it was to change, to fade. If I had, I would have stared at my reflection, memorizing it. It was the last time I would look into a real mirror for more than a decade. *

Lina is just an ordinary, youg Lithuanian girl. She paints, she draws, she gets crushes on boys. Until the night in 1941 when Soviet guards haul Lina and her family from their home. Separated from her father and forced into a cattle car, Lina, her mother and her young brother begin a harrowing journey north, across the Arctic Circle, to a work camp in the frozen wastes of Siberia.
There they are forced, under Stalin's orders, to struggle for their lives under the cruellest of conditions. Lina's only solace is her art. At great risk, she draws, recording the beauty and the horror and even the ordinariness that she sees every day, hoping that one day her father, wherever he may be, might look upon her work.
Until that day Lina must wait, draw and try to survive...

* Exactly a year before, the Soviets have begun moving troops over the borders into the country. Then, in August, Lithuania was officially annexed into the Soviet Union. When I complained at the dinner table, Papa yelled at me and told me to never, ever say anything derogatory about the Soviets. He sent me to my room. I didn’t say anything out loud after that. But I thought about it a lot. *
Given the reaction of most people I talked to about this book, I would like to clarify something before I start. This review is not going to be about an erotic novel. It is not going to be about Anastasia and Christian’s relationship. It is not going to be about El James’ Fifty shades of grey. No, Between shades of gray has got nothing to do with the fast-selling novel everybody seems to be talking about, it is a completely different book, although there are similarities in the titles.
The story is that of Lina, a young Lithuanian girl who is deported one night in 1941 with her mother and brother. Her father has been arrested as well, but she does not know where he is. A horrible journey starts for them and for many other Lithuanians, from cattle cars to labour camps. Lina must fight to survive every day in these harsh conditions, with no food and constant fear of the NKVD police. But she wants to see her home again, and her father. So despite the risk, she draws and writes, hoping her art will save them.
The theme chosen by Ruta Sepetys is grim: deportation. Too often, we forget that other countries than Western European ones have been affected by war in a dramatic way. It is the case of Lithuania, torn between Russia and Germany. The war was the opportunity for the secret police working under Stalin'orders to remove anybody considered as dangerous for their government. So in a few days only, thousands of people were deported and nobody reacted. The horror began for many Lithuanians, Estonians, Latvians and Finns, whose families were torn apart, who were sent to prison or to labour camps, killed…
In this historical background, we get to know Lina and her family. Lina is only fifteen and is like any girl of her age… until she is dragged by the secret police and sent to Siberia. What did she do to deserve such inhuman treatment? Like many others, nothing, but she is considered to be a threat for the government and so she need to disappear.
The scenes describing the behaviour of the secret police and the horrors lived by the prisoners are rather violent. Full of details, nothing is hidden or weakened. More than once, I could actually feel the characters’ fear in front of the guards. However, in my opinion, Between shades of gray is a message of hope and love and not only a dark novel about the horrors of deportation.
Lina is a moving character and I grew attached to her in the first few pages already. I liked the fact that she is an ordinary girl, apart from her gift for drawing. However, we will quickly understand that she is also extremely strong and that only by remaining herself she can hope to survive. The other characters are also well portrayed, particularly her brother and mother but also the people forced to share the cattle car with them and later on work on the labour camp.
Although it is fiction, we can see that Ruta Sepetys did a great job of research about Lithuania, Siberia, labour camps and deportation. The feelings described are extremely moving and seemed very realistic to me. How can we not be moved by such horrors? And how can we not admire the courage showed by these people? I tried to imagine how I would react if I were in their situation but try as I might, I couldn’t. What is amazing is the ways they find to survive, to keep a glimmer of hope and try and be happy. Of course, they cannot find happiness in this case, but their memories and the way they help each other is extraordinary.
Mixed with the main story, we have various flashbacks which I particularly enjoy for two reasons. First of all, they show a great contrast between how Lithuania was and the present of the story. We see Lina’s happy childhood, her teenager’s concerns and her dreams. And we understand how, in one night, everything can change. The second reason is connected to the point of view in which the story is told. Lina is giving an account of what happens and as she is a young girl, she does not understand everything about politics. Also, there are secrets kept from her in order to protect her. The flashbacks are useful because they enable us to discover the situation little by little, at the same time as Lina.
The writing style also matches the point of view: it is simple, without too many details, just like a teenager’s diary. Yet, it is extremely agreeable to read and you will not even notice as you go through the pages. Drawn by Lina’s desire to live and by her dreams, you will discover how the story unfolds for her and her family. But is there really an end to such horrors?
Between shades of gray is a novel full of emotion. Although it is fiction, it gives us a good insight into the situation of Lithuania during WWII and into deportation. The characters are full of personality and their kindness can only be admired. They dream, they fight, they hope for their life to become normal again. But is it possible after such horrors? And is it possible to survive in such hostile environment? This book made me realise more than ever before how lucky I was to be born in a safe country and era.


L'armoire des robes oubliées de Riikka Pulkkinen

Shrewsbury, English Bridge

Auteur : Riikka Pulkkinen
Titre original : Totta (finnois)
Traducteur : Claire Saint-Germain
Date de publication : 2010 (traduction française : 2012)
Editions : Albin Michel
Pages :398
Mon avis

* Presque tous les romans comportent une histoire d'amour, la description de ses commencements. Et ces récits ont tous quelque chose d'identique, une ressemblance si grande qu'une description précise est une entreprise superflue. Pourtant, chacun d'eux contient son propre mystère.*

Révélation finlandaise, Riikka Pulkkinen a tout juste trente ans et le visage d'un ange, mais ne vous y trompez pas : c'est une très vieille âme qui sait décrire avec la même puissance d'émotion une grand-mère en train de mourir, un homme qui se retourne sur son passé ou une jeune fille qui, trouvant une robe oubliée, part à la découverte des secrets de sa famille...
Sélectionnée par le Finlandia Prize, éblouissant par la richesse de son écriture et sa sensibilité vibrante, L'armoire des robes oubliées impose d'emblée Riikka Pulkkinen comme l'une des romancières les plus douées de sa génération.

*J'avais déjà oublié la confiancce que les enfants reçoivent en partage parce qu'ils ne connaissent rien d'autre : la foi reçue en naissant, que tou ira bien. A une période de sa vie, on la perd un instant, inévitablement. Si l'on a de la chance, elle revient. Viennent des gens pour vous prendre dans leurs bras sous la couverture, dans les chambres à coucher, pour vous tendre la main par dessus des tables, et avec eux cous réapprenez ce qu'il vous avait fallu perdre en même temps que l'enfance .*

Lorsque la quatrième de couverture d’un livre ne présente pas de résumé, il est toujours difficile de savoir à quoi s’attendre. C’est le cas de L’armoire des robes oubliées qui, au lieu de dévoiler l’histoire ou de nous faire envie avec un synopsis plein de suspense, nous fournit des détails sur l’auteur et les prix qu’elle a reçus avec sa première œuvre. Un bon choix ? Difficile à dire, mais c’est une stratégie comme une autre.
Sans résumé sur lequel base son choix, comment se décider pour ce roman, et pas un autre ? Bonne question. Je dois admettre que je ne me rappelle pas exactement ce qui m’a attirée en premier. Peut-être l’image de couverture, qui m’a beaucoup plu, ou le nom exotique de l’auteur. Ce qui est sûr, c’est qu’avant de le commencer, j’ai quand-même consulté un bref aperçu de l’histoire. On n’est jamais trop prudent.
On entre dans la vie d’une famille finlandaise, dont nous apprenons à connaître trois générations : les grands-parents, Elsa et Martti, les parents, Eleonoora et Eeros, et les enfants – déjà grands – Anna et Maria. Alors que leur vie est tout ce qu’il y a de plus ordinaire, la maladie d’Elsa va tout bouleverser. Comme on peut s’y attendre lorsque ses jours sont comptés, c’est le temps des souvenirs et des discussions sérieuses concernant le passé. Et c’est aussi le moment où, suite à la découverte d’une robe oubliée, les secrets de familles, enfouis depuis des décennies, refont surface.
A la lecture d’un tel résumé, on imagine bien évidemment une sorte d’enquête pour découvrir la vérité, des disputes et des larmes. Je m’attendais à une œuvre proche de Boomerang, de Tatiana de Rosnay, et je dois dire que je me suis bien trompée. En effet, Riikka Pulkkinen ne se concentre pas sur l’aspect dramatique de l’histoire et ne joue pas non plus sur le suspense : elle nous livre bien un roman psychologique, centré sur les relations entre les personnages, leur passé et leurs émotions au fil du temps. Autant vous dire que si vous attendez de l’action, vous serez déçu.
La plume est légère et poétique, incluant de nombreux détails des sensations ressenties par les personnages. On remarque un changement de style selon le point de vue utilisé. L’histoire passe du présent (les années 2010) au passé (les années 60) et le narrateur change à chaque fois. Bien qu’il soit parfois difficile de comprendre qui raconte – surtout au début – plusieurs indices nous mettent sur la voie : les temps verbaux qui ne sont pas les mêmes dans le présent et les flashbacks, le vocabulaire utilisé qui devient plus simple si on a affaire aux souvenirs d’un enfant… C’est donc une technique narrative plutôt inhabituelle, mais on s’y habitue sans trop de difficultés.
Si j’ai trouvé la plupart des personnages intéressants et bien développés, d’autres m’ont laissé sur ma faim. En effet, Maria, par exemple, n’a pas vraiment de rôle dans l’histoire, et je n’ai donc pas réellement apprécié sa présence. De manière générale, on en vient à les connaître en découvrant leur vie quotidienne, ce qui est une bonne méthode pour les comprendre et d’attacher à eux. Lorsqu’on en apprend un peu plus sur leur passé également, on saisit mieux leur comportement et certaines de leur réaction. Car le secret de la mystérieuse Eeva a eu un impact important sur la vie de plus d’une personne, et le fait qu’il remonte à la surface va faire des vagues.
Pourtant, l’auteur ne bascule jamais dans l’excès : pas de drame trop romancé, de disputes et de cris invraisemblables. Chacun accueille la vérité à sa manière, une manière réaliste… ce qui nous fait comprendre que cette histoire pourrait arriver à n’importe quelle famille classique que nous connaissons, pas seulement à des personnages de roman.
L’histoire en elle-même ne contient donc que très peu de suspense, mais elle m’a néanmoins plu. Ce que je reproche à L’armoire des robes oubliées, c’est plutôt sa forme que son fond. Le changement de point de vue est intéressant, mais j’ai à plusieurs reprises, j’ai eu de la peine à m’y retrouver. L’entrelacs entre l’histoire d’Anna et d’Eeva, qui sont très similaires bien qu’elles appartiennent à deux générations différentes, m’a beaucoup perturbée, au point parfois de me demander qui était en train de raconter l’histoire et laquelle d’entre elles avait vécu certains des évènements racontés. Cette impression de flou était sans aucun doute recherchée par l’auteur, mais arriver à la fin en me posant encore de nombreuses questions ne m’a pas séduite, loin de là. Un sentiment d’inachevé, car on ne découvre pas réellement l’histoire d’Anna, juste la promesse qu’elle va la raconter. Un sentiment d’inachevé car il me semble impossible de comprendre ce qui est réellement arrivé à Eeva ou à Anna.
L’armoire des robes oubliées est un très beau roman. Derrière son histoire anodine d’une famille ordinaire et son style d’écriture simple se cachent des réflexions profondes sur l’amour, le chagrin, la perte d’un être aimé, la mort, le secret, le pardon… Des personnages attachants nous entraînent dans les secrets de leur famille qu’on s’efforce d’oublier entre Helsinki, la campagne finlandaise et Paris. Une histoire d’amour au rythme tranquille, pleine de détails, avec des émotions et sentiments hauts en couleurs.

In My Mailbox *6*


    In My Mailbox is a meme that was originally invented on The Story Siren. I have adapted it a little: I will post the books I receive or the ones I buy every so often. I will not post every week (as is normally the case of IMM), but on an irregular basis, that is when I have new books!

    Did you really think that I only had bought these books during my stay in England? Of course not... Here are the others I have bought there....
    Bought at Waterstones
      Bought:  The Blackhouse, by Peter May. The action of this crime book takes place on the Isle of Lewis, where I went last summer. As I enjoy Scotland, I decided to discover this author.
      BoughtThe cellist of Sarajevo, by Steven Galloway. This book had been on my wishlist for quite a long time but I never found it and didn't want to order it. So when I saw it, I just could not resist.

      BoughtEat, Pray, Love, by Elizabeth Gilbert. I have only read good reviews of this one and I plan on watching the film when I have finished it.

      Bought: Bleed for me, by Michael Robotham. A book I noticed at the Salon du Livre in Geneva and put on my wishlist then. I cannot wait to start reading it!

      BoughtThe accident, by Linwood Barclay. I am fond of Linwood Barclay and have most of his books. I was just waiting for this one to be published in paperback edition.

      ***

      Bought at WHSmith

        
      BoughtThe thread, by Victoria Hislop. I came across this one by chance and the summary made me buy it.

      BoughtSouthern Lights, by Danielle Steel. After recently reading Zoya, I wanted to try another Danielle Steel book and this one seemed perfect : mystery, love, family secrets...

      BoughtMy sister's keeper, by Jodi Picoult. This book was on a reading list last semester but I never had time to read it and it was not the one I had been given for the exam. Now that I have time, I will read it as the story seems extremely moving. I also bought the DVD, wich I will watch later.

      BoughtBetween shades of gray, by Ruta Sepetys. One that was on my wishlist for a long time. When I tried to order it, everybody thought I was talking about Fifty shades of gray, which was definitely not the case. But in the end, I managed to find it!

      BoughtThe book of summers, by Emylia Hall. Another one I came across by chance, just because the cover and the summary attracted me. A good summer read according to WHSmith...
        Avez-vous réellement pensé que c'était tous les livres que j'ai achetés pendant mon séjour en Angleterre? Bien sûr que non! Voici la suite de mes achats.  

        In My Mailbox a été inventé par The Story Siren. J'ai apporté quelques adaptations au concept initial: je posterai un article avec les livres que je recois et ceux que j'achète. Je ne publierai pas un article chaque semaine (comme c'est normalement le cas de IMM), mais de manière irrégulière, selon mes nouveaux livres.

      Devoir et mémoire d'Henri Beaudout


      couverture livre

      Auteur : Henri Beaudout
      Date de publication : 2012
      Editions : Éditions Chloé des Lys
      Pages : 331
      Mon avis

      * La mort a parfois de drôles de façons. Elle s'infiltre partout, même là où on l'attend le moins. Puis au moment où tout semble jouer en sa faveur, voilà que le destin s'en mêle et renverse la situation au point de changer le cours des choses. Le grain de sable, en somme, qui fait que... *

      Noyé dans la foule qui se presse sur le quai d'une gare en France, un adolescent totalement désemparé fuit la ville de son enfance et prend le train pour monter à Paris. Mais contrairement à la plupart des provinciaux qui vont y chercher la consécration, il se rend dans la Ville lumière pour tenter de découvrir, parmi de nouveaux visages, une nouvelle raison de vivre. Car en plus de quelques effets personnels entassés en hâte dans une petite valise en carton, il emporte enfoui au plus profond de lui-même les stigmates d'un passé déjà trop lourd à porter. Et si lourd de conséquences, qu'il lui faudra près de dix ans avant de retrouver la sérénité de l'esprit perdue en Allemagne alors qu'il combattait le nazisme. Cela dit, voyons ce que l'un de ces héros, à qui nous sommes redevables d'être des hommes livres, a vécu pour en arriver là...
      Comme le titre le laisse deviner, Devoir et mémoire se penche sur les souvenirs d’un homme. Mais Henri Beaudout n’est pas n’importe qui : jeune français âgé de dix-sept ans lorsque la guerre éclate, il rejoint le maquis et combat pour son pays. A travers de nombreux petits épisodes, il retrace son parcours durant cette période tourmentée, de 1940 à 1946.
      D’un point de vue purement visuel, on ne peut pas dire que cet ouvrage soit une réussite. Si les couleurs de la couverture s’accordent au thème abordé, les images en gâchent quelque peu l’effet de par leur médiocre qualité. On ne peut malheureusement que deviner ce qu’elles représentent, et le texte est lui aussi trop pixellisé pour être agréable. Ce qui est appréciable, par contre, c’est la courte biographie de l’auteur qui accompagne le résumé sur la quatrième de couverture. Puisqu’il s’agit d’une autobiographie, c’est un élément très important à mes yeux.
      Le roman est divisé en six chapitres, eux-mêmes découpés en courtes parties. Chacune d’entre elles est introduite par un petit dessin simple qui attire l’œil et illustre en quelque sorte ce qui est raconté dans les quelques pages à suivre. J’ai ressenti ces quelques parties comme des épisodes variés de la vie d’Henri Beaudout, nous donnant un aperçu général de son parcours, dotées de petites anecdotes concernant la guerre, ses rencontres et bien d’autres choses encore. Elles peuvent donc être lues plus ou moins indépendamment les unes des autres, et il n’est pas nécessaire d’effectuer la lecture d’une seule traite pour bien comprendre.
      Du point de vue des événements, il est bien sûr difficile d’émettre un jugement car il s’agit d’un témoignage. Henri Beaudout n’invente pas une histoire, il raconte ce qu’il a vécu et tente de nous transmettre ses émotions, ainsi que l’atmosphère de cette terrible guerre. Il est parfois tout de même difficile de suivre l’action, car de scènes très lentes, on passe à une succession d’événements de la plus grande importance, suivis d’ellipses et de petites histoires apparemment anodines. J’ai personnellement eu de la peine à avoir la notion du temps qui passait lors de ses aventures, tout comme à me représenter à quelle étape se trouvait la guerre. Je pense qu’il aurait été préférable de donner des informations plus générales sur les événements qui survenaient dans le monde entier, mais une fois encore, c’est un choix de l’auteur, qui a préféré se concentrer sur ses propres souvenirs.
      Pour continuer dans la même direction, on est rapidement plongé dans l’univers du maquis. Toutefois, pour quiconque n’y connaît rien, ou pas grand-chose – ce qui était mon cas – il est parfois peu aisé de comprendre ce qui se passe réellement, qui est qui, et quel est le but des opérations entreprises. Les abréviations sont généralement explicitées (encore que retranscrire un acronyme en toutes lettres n’aide pas forcément à expliquer ce que ce dernier signifie), mais il y en a tellement, et ajoutés à la présence de mots très spécialisés, ils rendent la représentation de cet univers si particulier peu aisée.
      Néanmoins, on arrive sans trop de difficultés à imaginer les horreurs de la guerre et les épreuves traversées par le narrateur. Henri Beaudout à des choses à dire, impossible de le nier. J’aurais toutefois souhaité être plus touchée par l’histoire, par le personnage, et plus entraînée par l’histoire. Je pense que le style d’écriture est en grande partie responsable de ce manque d’émotions de ma part, et je dois même avouer qu’il m’a troublée. Quelque peu haché, les phrases courtes au style oral sont alternées avec d’autres très longues, me donnant une sensation de déséquilibre permanent. La présence, aux côtés de mots familiers, voire argotiques, de vocabulaire soutenu m’a paru étrange, et plusieurs fautes d’orthographe et de typographie ont gêné ma lecture.
      Devoir et mémoire est toutefois un roman qui vaut la peine d’être lu, car il nous plonge dans l’univers des maquis d’une manière inhabituelle. Le titre est bien choisi : il faut se souvenir. Les courts épisodes sont agréables à lire, même s’il est parfois un peu difficile de saisir la direction de l’œuvre entière et de mettre en relation les événements bien connus de la Seconde Guerre mondiale et la vie personnelle d’Henri Beaudout. Ce livre plaira à tous les amateurs d’autobiographies et de récits retraçant l’histoire de clandestins sous l’occupation allemande.

      Partenariat avec les Éditions Chloé des Lys
      Un grand à la maison d'édition pour sa confiance