Auteur:Arnaldur Indridason Titre original: Mýrin (islandais) Traducteur: Eric Boury
Date de publication: 2000 (traduction française: 2006)
Editions: Editions Points Policier
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* Il s'agissait d'une petite photo noir et blanc représentant une tombe dans un cimetière en hiver. Il ne reconnut pas immédiatement le cimetière. Une stèle était accolée à la tombe et l'inscription principale était assez facile à lire.C'était un prénom féminin. Audur. Sans patronyme.*
Premier roman
d'Arnaldur Indridason traduit en français, la Cité des Jarres est une
réussite. Sous une plume simple mais entraînante, le lecteur est plongé dans
l'univers noir et pluvieux de l'Islande. Ce n'est pas exactement un paysage de
carte postale: entre le mauvais temps qui perdure, les quartiers sombres et mal
fréquentés et les meurtres, on découvre peu à peu cet environnement propice au
crime, que l'on ne voudrait pas forcément visiter.
Pourtant, pas
d’effroyables scènes de crime, d'interminables courses poursuites ou de
violentes fusillades. Ici, l’horreur fait irruption dans la vie quotidienne des
personnages de manière inattendue. Des secrets bien gardés depuis de
nombreuses années ressortent, changeant à jamais la vie de plusieurs d’entre
eux.
L'inspecteur
est un homme calme, qui prend son temps pour résoudre une affaire. On
l'accompagne ainsi à chaque pas dans son enquête et on fait, par la même
occasion, connaissance de sa fille. Les moments où ils se retrouvent tous les deux
suscitent des émotions de plus en plus fortes, à mesure que l’on découvre la
difficile situation familiale de l’inspecteur.
Les autres
membres de l’équipe d'Erlendur sont, comme leur supérieur, très efficaces, bien que le lecteur ait
moins affaire à eux. Même si on ne connaît pour ainsi dire rien d'eux, ils nous guident dans les différentes étapes qui nous
permettront d’avoir le fin mot de l’histoire. Quelques détails nous sont tout
de même cachés (par exemple les trois mots du message qui accompagnait la
victime, qui ne nous sont pas immédiatement dévoilés) pour qu’une partie du suspense soit conservé. Il n'y a ni coup de
théâtre, ni fin spectaculaire; on assiste plutôt à une résolution où tout
semble parfaitement s'enchaîner. Les différents thèmes abordés et l’intérêt
pour les méthodes utilisées dans la résolution de l’enquête absorbent toutefois
le lecteur jusqu’à la dernière page.
Ce roman
policier islandais nous réserve donc bien des surprises grâce à son intrigue
étonnante. On est plongé dans la communauté islandaise, île plutôt fermée et qui ne s’est pas mélangée au reste de l’Europe pendant si
longtemps. On est alors plongé dans un thème d’actualité de l’Islande, à savoir
la recherche génétique, qui jouera un rôle important pour la résolution de l’enquête.
Les explications scientifiques, bien que nécessaires au développement de l’intrigues,
sont exposées de manière simple et claires, ce qui les rend abordable pour tout
le monde.
Si vous vous
intéressez à l’Islande et ses spécificités et que vous aimez les romans
policiers bien construits, alternant suspense, attente et émotion, la Cité des Jarres est pour vous.
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