Los sordos de Rodrigo Rey Rosa



Autor: Rodrigo Rey Rosa
Fecha de publicación: 2012
Editor: Alfaguara
Páginas: 240
Mi opinión

* Yo presiento cuando algo malo va a pasar, y estoy sintiéndolo ahora. Te lo digo desde lo más profundo de mi ser, es algo que sé que tiene que ver con esos volcanes. *


Los sordos se inicia con dos desapariciones: la de un niño sordo en un pueblo del interior guatemalteco y la de Clara, hija de un banquero rico y «amable tirano». ¿Hay alguna conexión entre ambos hechos? ¿Qué papel juegan Javier, amante de Clara y abogado de la familia, los guardaespaldas de Clara y de su padre, y los médicos que dirigen un hospital de prácticas sospechosas? ¿Es posible aún alguna forma de amor y de justicia en medio de la violencia? Un apasionante thriller que es también un retrato implacable de la Guatemala actual.
“Sorprendente” es la palabra que mejor describe Los sordos. Todavía no he decidido si me ha gustado o no, si estoy impresionada o decepcionada, pero lo cierto es que no esperaba nada de esto. Cuando compré el libro de Rodrigo Rey Rosa pensaba que se trataba de una novela policíaca típica, cuya única originalidad era el hecho de que tenía lugar en Guatemala. Sin embargo, ya en las primeras páginas me di cuenta de que no era nada típica.
El resumen de la contraportada es lo que me indujo a error: creía que la historia trataría de una chica, Clara, y de un chico sordo que desaparecen, y que el argumento consistiría en una investigación para encontrarles. Aunque estos elementos aparezcan en la historia, no tienen tanta importancia.
En realidad, el personaje principal es Cayetano, un hombre joven que pasa a ser guardaespaldas de Clara. Los primeros capítulos sirven para introducir los varios protagonistas y descubrir algunos aspectos de la vida guatemalteca. Si bien encontré estos detalles interesantes al principio, algunas escenas me parecieron demasiado largas y un poco repetitivas. Afortunadamente, el prólogo, al contar la desaparición del niño sordo añadió suspense a la historia.
Lo sorprendente es que esta introducción no tiene vínculos con lo que pasa en los capítulos posteriores y solo volvemos a encontrar al niño al final de la historia. En cuanto a la desaparición de Clara, los cambios de narrador que aparecen no añaden verdadero suspense, puesto que sabemos lo que pasó. Lo único que queda para descubrir son las motivaciones de las personas implicadas.
Luego viene una parte bastante sorprendente que consiste en un intercambio de correos electrónicos. La idea me parece buena, pero la verdad es que fue muy desestabilizadora porque no sabemos quién escribe a quién. Hay mensajes de varias personas, que hablan de acontecimientos que desconocemos y resulta confuso e incomprensible. De alguna manera, eso podría crear expectación por parte del lector, pero para mí fue demasiado.
En la parte siguiente acompañamos a Cayetano en búsqueda de Clara. Otra vez más, no encontré lo que buscaba: llegamos a conocer más al protagonista que a averiguar datos sobre la investigación. No obstante, me gustó descubrir su vida y su carácter; sus pasos para encontrar informaciones sobre Clara, aunque no muy detallados, son interesantes. Finalmente, nos encariñamos con él y esperamos que todo salga bien.
En los últimos capítulos, el ritmo se acelera y, de repente, todo encaja; entendemos los correos electrónicos –aunque es útil volver a leerlos para estar seguro de entenderlos bien y de no perder detalles importantes– y lo que pasó con Clara (o eso creemos). Después de algunas sorpresas llenas de suspense nos encontramos dentro de la sociedad maya de Guatemala. Esto merecía un desenlace espectacular, pero su final abierto me decepcionó mucho: ¿Qué pasa en realidad? ¿Dónde están los personajes que hemos seguido durante toda la historia? ¿Cómo termina la aventura? Demasiadas preguntas que quedan sin responder.
Como conclusión, tengo que admitir que Los sordos me decepcionó bastante, sobre todo porque la historia prometida por el resumen no era la que leí entre sus páginas. Sin embargo, Rodrigo Rey Rosa traza un retrato interesante –aunque bastante negativo y crítico– de Guatemala, lo que me interesó mucho. No recomendaría este libro a los aficionados de novelas policíacas clásicas y llenas de suspense de principio a fin, pero interesará sin duda a quien busque algo poco habitual, elíptico y abierto a la interpretación personal.


Mucha gracias Patricia por la corrección

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Naya, La colonie d'Astrelof de Natacha Catel


couverture livre

Auteur : Natacha Catel
Date de publication : 2012
Editions : Éditions Persée
Pages : 280
Mon avis

* Au commencement, au grand commencement, il n'y avait rien. Pas une brique n'avait été posée sur ces plaines. Jusqu'au jour où Altima la reine de la Contrée des âges, la Terre, et Shetlem seigneur de Terranova d'unirent pour former des descendants qui régneraient sur les deux mondes. De leur union naquirent Pélos, Yora, Bérétot et Iranie. *

Pour les grandes vacances, les parents de Naya décident de l'envoyer en colonie de vacances. Là, elle se lie d'amitié avec une jeune fille drôle et dynamique, Stessie, puis avec Lucas, le rebelle courageux. Ensemble, ils essayent de percer les secrets de l'équipe d'animation qui se comporte bizarrement. La colonie regorge de mystères et le trio, en cherchant à les éclaircir, découvre un libre étrange : il révèle l'existence d'un monde inconnu, rempli de magie et de créatures extraordinaires.
L'arrivée d'un être diabolique déclenche de véritables hostilités. Unis par le lien invisible d'une origine commune, les adolescents doivent livrer un combat où l'esprit d'équipe est synonyme de survie...
C’est la quatrième de couverture qui m’a attirée, sa promesse d’un univers mystérieux et extraordinaire. L’envie de relire un peu de fantasy pour changer de mes dernières lectures, aussi. Tout commence pourtant dans un monde parfaitement normal, où l’on découvre la vie de Naya, adolescente de seize ans, et de ses amis. Très vite, on accompagne l’héroïne dans un endroit étrange : la colonie d’Astrelof. Là, avec ses nouveaux amis, elle cherchera à éclaircir les mystères qui entourent ce lieu et à se protéger de la force maléfique qui les menace.
Je dois avouer qu’il m’est plutôt difficile de donner mon avis sur ce roman. En effet, un grand nombre de petits détails m’ont gênée au fil des pages. Pourtant, globalement, je ressors de ma lecture avec un sentiment plutôt positif et j’ai bien l’intention de lire la suite quand elle sera publiée. Je remercie donc le forum A&M pour l’organisation de ce tour et les Éditions Persée pour leur confiance.
Naya, la colonie d’Astrelof est un roman jeunesse qui n’invente rien. Des adolescents en apparence normaux qui appartiennent à un autre monde. J’ai pourtant trouvé l’idée de départ assez originale ; situer la colonie de vacances dans une sorte d’ « entre deux mondes » m’a séduite d’emblée. En revanche, ce qui m’a moins convaincue, c’est la vitesse à laquelle tout devient étrange ; j’aurais préféré un passage un peu plus en douceur de notre monde réel à celui d’Astrelof. Je suis du même avis en ce qui concerne le caractère et les agissements des adolescents : trop insouciants, trop superficiels, trop stéréotypés… On peut en grande partie prévoir ce qui va survenir, que ce soit ou au niveau de l’action ou au niveau psychologique. Leurs caractères mériteraient d’être affinés pour donner de la profondeur à l’histoire et le développement de leurs relations gagneraient à être moins prévisibles.
Quant à l’action elle-même, elle m’a beaucoup plu, même si je trouvais sa consistance assez irrégulière : parfois, tout semble presque arrêté alors qu’à d’autres moments, tout se déroule si vite qu’on a à peine le temps de se rendre compte de ce qui se passe avant que cela ne se termine. L’équilibre est donc un peu perturbant, mais les petits aperçus ponctuels que nous avons du monde mystérieux sont prometteurs et nous permettent d’avancer rapidement.
A propos de ce monde, justement, je voulais tout d’abord commencer ma chronique en disant ma déception de ne jamais réellement le découvrir. Puis, en y réfléchissant bien, j’ai changé d’avis parce que je pense que c’est, en fait, une des forces de ce roman. En effet, comment nous donner plus envie de lire la suite qu’en nous promettant un voyage dans cet univers ? Un premier tome est toujours une introduction à la suite de la saga, mais on y découvre normalement l’univers dans lequel évolueront les protagonistes par la suite. Ici, ce n’est exactement le cas. Bien que l’on apprenne quelques éléments qui seront sans aucun doute capitaux pour la suite et que l’on rencontre des personnages apparemment centraux, on n’a qu’une quantité limitée d’informations sur ce monde magique, les créatures qui le peuplent et la mission des protagonistes. Tout n’est que suggéré et nous laisse imaginer une suite complètement ouverte, qui nous réservera sans doute bien des surprises.
L’élément qui m’a le plus dérangée dans ma lecture est probablement le style de l’écriture. S’il est simple et agréable au premier abord – et bien adapté au roman jeunesse – la présence de plusieurs erreurs syntaxiques et de tournures et expressions peu naturelles ou idiomatiques m’a freinée dans mon enthousiasme. J’ai trouvé cela vraiment dommage car, de manière générale, le tout s’enchaîne plutôt bien et se lit de manière fluide.
Pour finir sur une note positive, j’admettrai avoir un faible pour le personnage de Naya, même si j’espère que l’auteur s’attardera un peu plus sur sa psychologie dans les prochains tomes. Sa manière de mener le groupe est impressionnante et je me réjouis de découvrir son histoire et ses liens avec ce monde étrange. Les premières pages, durant lesquelles elle rencontre ses amis de longue date, sont également très touchantes. Avec un peu de chance, on assistera à une autre de leur rencontre par la suite, même si la vie de la jeune fille est désormais bien différente.

Partenariat avec les Éditions Persée
Un grand à la maison d'édition pour sa confiance

La balançoire de Raymonde Malengreau


couverture livre

Auteur : Raymonde Malengreau
Date de publication : 2012
Editions : Éditions Chloé des Lys
Pages : 89
Mon avis

* Moi, l’arbre à clous, vieux de cinq cents longues années, je m’enracine, tout perclus, à l’orée d’un bois très ancien que les machines agricoles ont grignoté peu à peu. Si bien qu’il se réduit maintenant à un îlot dont les champs seraient la mer. *

Enfance ne rime pas avec innocence.
Les fruits ne sont pas tous bons pour la santé.
Les poudres bleues ne sont pas forcément magiques.
Mais les alcôves le sont parfois.
Les rivales ne sont pas celles que l'on attendait.
Et certains arbres parlent à ceux qui savent les entendre.
Écrire reste une aventure.
De quoi est faite la vie humaine ? Si l’on faisait un sondage, on obtiendrait probablement autant de réponses à cette question qu’il y aurait de participants. L’une d’entre elle pourrait être la suivante : la vie humaine est faite de rencontres, plus ou moins ordinaires. Rencontres amoureuses, amitiés, mais pas seulement. Parfois, il arrive que notre chemin croise celui d’un objet extraordinaire, qui compte pour nous, ou qui éveille des souvenirs depuis longtemps endormis. La balançoire raconte justement quelques-uns de ces petits épisodes de vie humaine.
Hormis ce lien grossier tissé par les hommes, les dix nouvelles qui composent ce recueil n’ont, à mon avis, pas d’autre point commun réel. Loin d’être un défaut, cette particularité a su me séduire car elle laisse une grande liberté à l’auteur, qui ne cesse de nous surprendre. Autant le dire tout de suite, ce livre a été un vrai coup de cœur et ce, pour plusieurs raisons.
J’ai tout d’abord été attirée par la couverture. Auparavant, plusieurs ouvrages de cette maison d’édition m’avaient déçu en raison de la mauvaise qualité des images, mais ce n’est pas le cas ce celui-ci : l’aquarelle – réalisée par l’auteur en personne, comme je l’ai appris en commençant ma lecture – s’accorde parfaitement au ton des courtes histoires et est en harmonie parfaite avec le titre. Quant au résumé présent sur la quatrième de couverture, il est parfait car il dit juste ce qu’il faut, sans trop de détails, ce qui n’est pas une chose facile lorsqu’il s’agit d’un recueil de nouvelles.
La mise en page est modeste, mais très propre, et la taille de police agréable à lire. Les nouvelles ont des longueurs variables, allant de six à douze pages, et le tout se lit donc relativement rapidement. J’ai immédiatement été séduite par la plume de l’auteur. D’apparence fluide et simple, elle est toutefois composée d’un vocabulaire recherché, en particulier lors des descriptions, ce qui lui donne un charme très particulier. De plus, même si nous ne rencontrons chaque personnage que pour l’espace d’un instant, de quelques pages, en réalité, on a le temps de s’attacher à eux. Sans se perdre dans des descriptions de leur caractère et habitudes, Raymonde Malengreau a su trouver les anecdotes adéquates pour les rendre humains et réalistes, ce qui est une qualité non négligeable, surtout pour des textes de cette longueur.
Toutes les nouvelles m’ont plus, sans exception, même si certaines m’ont plus émue ou touchée que d’autres. Nous faisons connaissance de personnages différents à chaque fois, venant de milieux variés, faisant diverses rencontres qui ont une certaine importance dans leur vie. Certains sont des enfants, d’autres des parents, d’autres encore des personnes âgées. On a un aperçu de plusieurs générations, comme si l’auteur avait voulu nous donner un éventail de ce que l’on peut trouver sur terre. Il y a des objets, aussi, et des lieux. Tant de choses qui peuvent paraître sans importance au premier abord, mais qui prennent vie dans ces magnifiques récits.
Dans cette chronique, je ne résumerai pas les nouvelles car je ne veux pas gâcher ni le plaisir des lecteurs, ni l’effort de l’auteur pour créer une quatrième de couverture si réussie. Je dirai seulement qu’avec « La balançoire », premier récit du recueil, on entre doucement dans cet univers si particulier et séduisant qui nous réserve bien des surprises, et que « L’arbre à clous » est une manière magnifique et pleine d’émotion de clôturer l’ouvrage. « Rédemption » et « Transhumance » m’ont beaucoup plu, peut-être en raison de leur côté un peu mystérieux, alors que d’autres, telles que « Le pique-nique » ou « La dame aux coquelicots » m’ont séduite de par leur fin ouverte qui laisse l’esprit du lecteur libre d’interpréter les faits comme il le souhaite. En résumé, des histoires romantiques aux mystères de la vie quotidienne, La balançoire offre une palette de petites histoires différentes qui plaira à une grande diversité de lecteurs.
C’est un ouvrage que tout le monde peut lire, à n’importe quel âge. Je pense que chacun interprétera ces petites histoires à sa manière, selon sa personnalité et son vécu, mais il est certain que la grande diversité de textes proposée est un avantage. D’une plume agréable et fluide, Raymonde Malengreau nous plonge dans des mondes imaginaires qui se rapprochent pourtant tant de notre réalité… Mon seul regret ? Que ma lecture se soit terminée si vite.
Je remercie donc chaleureusement l’auteur pour son magnifique travail que j’admire beaucoup, et je compte bien me procurer d’autres de ses ouvrages. Un grand merci également aux Editions Chloé des Lys pour ce partenariat et pour sa confiance, et au forum A&M pour l’organisation de ce tour. Une très belle découverte, un grand coup de cœur !

Partenariat avec les Éditions Chloé des Lys
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Y'a pas de prévenance ! by Jean-Charles Hue



Author : Jean-Charles Hue
Translator: Noura Wedell 
Publication date: 2012
Publisher: Éditions Aux forges de Vulcain
Pages:157
Information: bilingual edition (French - English)
My opinion
Suivez ce lien pour la CIRITQUE EN FRANÇAIS

* I can dance and sing, sure, but I've got limits. I'm a gypsy first. I'm an artist after that.*

Y’ a pas de prévenance ! gathers for the first time Jean-Charles Hue’s texts. The artist created this book as a journey in his artistic world, between the gypsies and Mexico, with Tijuana and its dog fights. To this aim, he put into dialogue his texts with images from his films, videos and photographic series. One of them has been realised especially for the occasion.
We discover the characters and histories from his films and videos, full of humour and epic at the same time. Oral language and slang, which are characteristics for his texts and use tones similar to ancient French, take us to a timeless world. The objects (military flask, gun, knife, car) which keep appearing in his artistic vocabulary are guides in this book which mixes crudeness and sensuality.

Surprising. If I had to choose a single word to describe this work, this would be it. Surprising. As I turned the pages, I went from surprise to surprise until the very end. What is sure is that Jean-Charles Hue’s book is not ordinary. So I will start by thanking the A&M forum for organising this unusual partnership and the publisher Aux forges de Vulcain for providing me with a copy in exchange of an honest review. It was a remarkable discovery and I am glad I seized the opportunity to read something different.
I would like to focus on the appearance of the book first, as I was extremely impressed by the quality. The cover is rather dark, so is the title, and there is no summary on the back cover. These are normally pet peeves of mine. However, as I opened the book, the layout took my breath away. There are pictures, different kinds of texts… all of them very elegant, and it is a bilingual edition (French – English). I suppose that given Jean-Charles Hue’s artistic path, it could be expected, but to be honest, I did not really know what to expect of this book.
About the reading, I must admit I was a little bit confused to start with. Confused about the images, which I did not really understand. Confused about the darkness that showed through the texts and pictures. Confused about the vocabulary, which is familiar and oral. Confused about the bilingual version: should I read English or French first? I was a little perturbed by the unusual aspect of this book. I decided to start reading the French texts, as it is the original language, and then the translation. In reality, I mixed it all. As I went through the short stories, I got used to the style and understood the pictures better.
There are nine different texts, whose length varies between a few lines and twelve pages. They take us on a trip in the author’s universe, recreating important moments of his life. So we discover a few anecdotes from his childhood, his life with gypsies, his travelling in Mexico, various characters… All of them seem rather unconventional and a little bit strange to start with but we get to know them better and at the end, we understand their significance for Jean-Charles Hue. The vocabulary used was certainly my greatest problem: slang, oral expressions, words used in the specific environments I mentioned before. Fortunately, the advantage of the bilingual version was that I could swap from the French version to the English one whenever there was something I was not sure of, which made it easier to have a global comprehension.
Another great strength of the book is the interview we can find at the end. It features questions by the publisher and answers by the author. They give extra information about Jean-Charles Hue’s life, his vision of art, as well as explanations about some of the photographs and their affective importance for him. In these pages, no more slang, the style is elegant, which makes a clear contrast with the stories. I liked that, because we can see the difference between the real world and the artistic world. Slang is the charm of the gypsies’ environment, of Mexico… It makes us feel there.
At the end, there is also a short biography and pictures captions, which is useful to understand the images better. The fact that a few of them come from the films Jean-Charles Hue realised made me want to watch them and, like I liked the book, I liked the extracts I have seen so far. The only criticism I can think of is the darkness of the scenes, which often made it difficult to make out the subjects. I would have liked to be able to see more, to gather details but I think I can understand why dark colours were chosen; they match the texts better and give the pictures a mysterious aspect.
Regarding the target audience for this book, I do not really know who I would recommend it to. One of the most important things, in my opinion, is that the reader has to be open because it is an unusual work. I do not think you have to particularly like contemporary art to enjoy this book, although most of the pictures are in this style. I must admit I am not normally keen on it, but I enjoyed the book. If you want to take a trip in an uncommon world, meet gypsies, Mexicans, and are not worried about slang and oral style, you will surely appreciate Y’a pas de prévenance.

Partnership with the publisher Aux forges de Vulcain
Thank you very much for trusting me

Y'a pas de prévenance ! de Jean-Charles Hue



Auteur : Y'a pas de prévenance !
Traducteur : Noura Wedell (vers l'anglais)
Date de publication : 2012
Editions : Éditions Aux forges de Vulcain
Pages :157
Autres : Édition bilingue (français - anglais)
Mon avis
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* Je veux bien danser, chanter, mais pas faire n'importe quoi. Je suis un gitan avant d'être un artiste.*

Y’ a pas de prévenance ! rassemble pour la première fois les écrits de Jean-Charles Hue. L’artiste a conçu cet ouvrage comme un parcours à travers son univers artistique, entre le monde gitan et le Mexique de Tijuana et des combats de chiens. Il a pour ce faire mis en dialogue ses textes avec des images tirées de ses films, de ses vidéos et de ses séries photographiques, dont une a été réalisée spécialement pour l’occasion.
On y retrouve les personnages et les histoires, à la fois pleines d’humour et habitées d’un souffle épique, qui traversent ses vidéos et films. La langue orale et argotique qui caractérise ses écrits use de sonorités proches du vieux français et nous emmène dans un monde atemporel. Les objets (quart militaire, pistolet, couteau, voiture) qui sont récurrents dans son vocabulaire artistique servent ici de guides dans une atmosphère qui mélange crudité et sensualité.
Etonnant. Si je devais choisir un seul mot pour décrire cette œuvre, ce serait celui-là. Etonnant. Au fil des pages, je suis allée de surprise en surprise jusqu’à la fin. Ce qui est certain, c’est que le livre de Jean-Charles Hue n’est pas ordinaire. Je vais donc commencer par remercier le forum A&M pour l’organisation de ce partenariat, et les éditions Aux forges de Vulcain de m’avoir offert ce livre en échange d’une chronique honnête. Ce fut une découverte remarquable et je suis heureuse d’avoir saisi l’opportunité de lire quelque chose de différent.
Je voudrais tout d’abord me concentrer sur l’apparence du livre car sa qualité m’a beaucoup impressionnée. L’image de couverture est plutôt sombre et il n’y a pas de résumé sur la quatrième-de couverture. Ce sont normalement des défauts que je ne supporte pas. Pourtant, lorsque j’ai ouvert le livre, la mise en page m’a coupé le souffle : il y a des images, différents types de textes… Le tout très élégant, et c’est une édition bilingue français – anglais. Je suppose qu’étant donné le parcours artistique de l’auteur, on pouvait s’y attendre, mais honnêtement, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre avec ce livre.
En ce qui concerne la lecture, je dois admettre que j’ai ressenti une certaine confusion au début. Une confusion à cause des images que je ne comprenais pas vraiment. Une confusion à cause du côté sombre qui transparaît des textes et des photographies. Une confusion à cause du vocabulaire, de style oral et familier. Une confusion à cause de la version bilingue, aussi : par où commencer ? Par le français ou l’anglais ? J’étais quelque peu déstabilisée par l’aspect inhabituel de ce libre. J’ai décidé de lire les textes français puisqu’il s’agit de la langue originale, et ensuite l’anglais. En vérité, j’ai fait un joli mélange de tout cela. Au fil des histoires, je me suis habituée au style et j’ai commencé à comprendre les images.
L’ouvrage est composé de neuf textes différent, dont la longueur varie entre quelques lignes et douze pages. Ils nous emmènent en voyage dans l’univers de l’auteur, recréant des moments importants de sa vie. Ainsi, nous découvrons quelques anecdotes de son enfance, sa vie avec les gitans, le Mexique, et différents personnages… Aucun d’entre eux n’est conventionnel et tous paraissent un peu étranges au premier abord, mais on apprend à les connaître et pour finir, on comprend leur importance aux yeux de Jean-Charles Hue. Le vocabulaire utilisé a certainement été mon plus grand problème : de l’argot, des expressions de la langue parlée, des mots spécifiques aux milieux particuliers que j’ai mentionnés plus haut. Heureusement, l’avantage de la version bilingue est que je pouvais facilement passer du français à l’anglais quand j’avais un doute, ce qui a amélioré ma compréhension globale.
Un autre point fort du livre est l’interview que l’on trouve à la fin. Il comprend des questions posées par la responsable d’édition et les réponses de l’auteur. Elles nous donnent des informations supplémentaires sur la vie de Jean-Charles Hue, sur sa vision de l’art et aussi des explications à propos de certaines photographies et leur importance affectives pour lui. Dans ces pages, plus d’argot, le style est soigné et élégant, ce qui constitue un contraste claire avec les petites histoires. J’ai aimé ce changement car il marque la différence entre le monde réel et le monde artistique. L’argot est le charme du milieu gitan, de Mexico. Il nous y transporte.
A la fin, il y a également une courte biographie de l’auteur et une légende des images, qui est très utile pour mieux les comprendre. Le fait que grand nombre d’entre elles soient tirées des films réalisés par Jean-Charles Hue m’a donné envie de regarder ces derniers et, tout comme j’ai aimé le livre, j’ai aimé les quelques extraits que j’ai pu visionner jusqu’à maintenant. La seule critique que je pourrais formuler concerne les couleurs de scènes, qui par leur obscurité nous empêchent de bien distinguer les sujets de l’image. J’aurais aimé pouvoir distinguer plus de choses, saisir une plus grande quantité de détails, mais je crois comprendre pourquoi l’obscurité a été choisie ; elle convient mieux aux textes et donne un aspect mystérieux aux images.
En ce qui concerne le public cible de cet ouvrage, je ne sais pas exactement à qui je le recommanderais. A mon avis, le plus important est d’être ouvert car c’est un travail très inhabituel. Je ne pense pas qu’une affection particulière pour l’art contemporain soit nécessaire pour apprécier le livre, même si la plupart des images sont de ce style. Je dois admettre que je n’y suis normalement pas sensible, mais j’ai beaucoup aimé ma lecture. Quiconque intéressé par un voyage dans un monde qui est tout sauf commun, qui souhaite rencontrer des gitans et des Mexicains, et à qui l’argot et le style oral ne pose pas de problème, appréciera sans aucun doute Y'a pas de prévenance.

Partenariat avec les Éditions Aux forges de Vulcain
Un grand à la maison d'édition pour sa confiance
Ma chronique sur le site des Forges de Vulcain ici