Auteur : Rawia Arroum
Date de publication : 2011
Editions : Éditions Persée
Pages :424
Mon avis:
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* Un monde. Un univers. Complètement différent du leur. Ce genre de monde que l'on peut découvrir dans les histoires ou les films, ce genre de monde que les parents désapprouvent et qu'ils passent leur temps à critiquer en répétant cette fameuse phrase devenue refrain dans leur bouche : "ça n'existe pas !"
Mais, malheureusement pour eux, il n'y avait rien de plus vivant qu'un vampire, rien de plus majestueux qu'un elfe, rien de plus imposant qu'un dragon, rien de plus habile qu'un nain, rien de plus puissant qu'une fée, rien de plus beau qu'une sirène... Mais les humains étaient bien trop aveugles et trop sûrs de leurs affirmations pour le voir. *
Bienvenue dans le monde des Gwedells où tout est féerique. En apparence seulement...
Imaginez un monde magique, un monde empli de fées, de gnomes, de vampires, de sirènes et d’autres créatures aux pouvoirs divers. Imaginez un monde où l’on vit en harmonie avec la nature, utilisant des dragons pour se déplacer, bénéficiant de l’enseignement de l’Académie, profitant de ses loisirs pour jouer au Sohra, le sport national. C’est ce lieu enchanteur qu’a créé Rawia Arroum pour le cadre de son premier roman, Féealy Mage.
Nous y suivons un jeune Gwedell, Kaïmon Seignor, et ses deux amis, Liac et Manel, dans leur vie quotidienne à l’Académie. Mais la paix régnant sur Féealy Mage s’effrite peu à peu au fil des trahisons toujours plus nombreuses des élèves. C’est alors que Kaïmon se retrouve embarqué dans une aventure aussi invraisemblable que périlleuse, et ce bien malgré lui. Ses actes détermineront non seulement son futur, mais également celui de son monde et de tout son peuple.
Le lecteur entre dans l’histoire par le monde des hommes, dans lequel se déroule une brève et habile introduction. De cette manière, et bien qu’il s’agisse d’un roman de fantasy, la réalité est toujours présente en arrière-plan, ce qui présente à mon avis plusieurs avantages : tout d’abord, il rend l’histoire plus crédible. Grâce à ce court passage, même les lecteurs qui ne sont pas de grands amateurs de fantasy pourraient se laisser convaincre – et si ce monde existait vraiment, quelque part ? De plus, le rappel de l’existence du monde humain nous donne un point de comparaison et contraste d’autant plus avec la féerie de Féealy Mage par la suite. Enfin, puisque notre héros visitera plus tard notre monde, ce chapitre annonciateur prend tout son sens.
Les premières images que nous découvrons de Féealy Mage ne sont pas féeriques, contrairement à ce que l’on pourrait attendre : on assiste au châtiment des traîtres, ce qui constitue sans conteste le côté le plus sombre de ce monde. Bien que surprenant au premier abord, ce choix me paraît judicieux car il nous fait immédiatement comprendre que les apparences peuvent être trompeuses. En bref, un début très réussi qui nous donne un échantillon de ce qui nous attend.
Dans les chapitres qui suivent, nous apprenons à connaître le fonctionnement de Féealy Mage, ainsi que les personnages principaux que nous suivrons à travers les pages. Les descriptions géographiques, culturelles et politiques peuvent paraître quelque peu systématiques à la première lecture, et il est vrai que l’action met du temps avant de réellement commencer, mais cela nous permet de nous familiariser avec cet univers si différent du nôtre. C’est donc un choix que je ne remets pas en question, bien que je pense que certains lecteurs pourraient le critiquer. J’ai trouvé agréable d’avoir, dès le début, toutes les cartes en main pour pouvoir, par la suite, comprendre le déroulement de l’intrigue. Il ne faut pas non plus oublier qu’une entrée en matière comme celle d’Harry Potter, par exemple, serait impossible (ou paraîtrait peut-être étrange) étant donné que Kaïmon, Liac et Manel ont grandi à Féealy Mage : contrairement au jeune héros de J.K. Rowling, qui découvre un monde tout à fait nouveau pour lui, ils connaissent parfaitement le leur.
Pour continuer sur le thème des personnages principaux, ils constituent sans aucun doute un des points forts du roman. Chacun est doté d’un caractère bien particulier – Manel et sa violence, Liac et sa timidité, Kaïmon et ses pitreries – et ils deviennent très vite attachants. De nombreux dialogues entre nos héros sont teintés d’humour et on ne peut s’empêcher de rire de bon cœur aux inimaginables bêtises inventées par Kaïmon.
Les autres personnages sont aussi bien décrits, par exemple Saliha, Una de l’Académie, Aldéanne, sœur jumelle de Kaïmon, Ténôra, professeur de combat. Par contre, j’ai parfois été dérangée par l’apparition de personnages secondaires qui n’était pas développés par la suite. De manière un peu trop systématique, chaque nouvelle personne est introduite par une description physique suivant le même schéma et qui n’apporte par forcément d’éléments nouveaux ou nécessaires au récit. De même, nous faisons la connaissance de certains d’entre eux qui finalement disparaissent presque dans la fin du roman… Peut-être réapparaîtront-ils dans un prochain tome ? Il n’y a plus qu’à l’espérer.
La richesse de Féealy Mage est encore renforcée par de nombreuses expressions imagées qui m’ont beaucoup plu. Dans ce monde si magnifique, elles paraissent tout à fait à leur place. L’histoire est également teintée de couleurs locales grâce à l’apparition de plusieurs mots gwedells ainsi que la retranscription de la manière de parler particulière de certaines espèces. Ne vous inquiétez pas si vous n’y connaissez rien, toutes les informations nécessaires vous sont fournies en notes de bas de page ou entre parenthèses. J’ai trouvé cela très utile, bien que j’eusse préféré avoir des notes de bas de page uniquement, car il est plus facile de s’y retrouver. On aurait également pu imaginer un lexique reprenant les termes importants, mais on s’en sort très bien sans – je suis peut être seulement une lectrice un peu flemmarde.
L’histoire en elle-même est extrêmement bien construite et, dès que l’action commence, il est tout simplement impossible d’interrompre sa lecture. Le point qui ne joue pas en faveur du livre est le style. En effet, un certain nombre d’erreurs grammaticales et orthographiques parsèment le texte, ce qui retiendra sans doute l’attention d’un lecteur attentif. De plus, la ponctuation m’a particulièrement dérangée : manquante dans certains passages, ou utilisée de manière non systématique voire erronée, elle faciliterait grandement la lecture. N’oublions tout de même pas qu’il s’agit d’un premier roman et que Rawia Arroum est une très jeune auteure. Son style s’affinera et s’améliorera donc probablement dans ses prochaines publications, et ces quelques commentaires négatifs ne doivent en aucun cas vous détourner de ce roman.
C’est une histoire très bien inventée, avec des personnages attachants et un monde imaginaire très réussi. Ne contenant que très peu de violence, elle peut s’adresser aussi bien à des adultes qu’à un public jeune, du moment qu’il s’agit de lecteurs qui aiment la fantasy, l’aventure, les secrets, les mondes imaginaires, les créatures extraordinaires… et que le nombre de pages relativement important ne les effraie pas.
Pour conclure, je souhaite remercier un certain nombre de personnes sans qui je n’aurais jamais découvert ce superbe roman. Tout d’abord, le forum A&M, qui organise et rend possibles des partenariats tous plus attirants les uns que les autres. Ensuite, les Editions Persée, qui m’ont envoyé ce livre et fait confiance pour que je le chronique. Puis, en dernier, mais pas moins important, je remercie l’auteure, Rawia Arroum, qui a su me séduire – dans un genre pour lequel, je l’avoue, je suis plutôt difficile à satisfaire – et m’emporter dans un environnement enchanteur. Au vu de la fin très ouverte, j’espère qu’il y aura une suite à ce roman, et je serai sans nul doute une des premières à me la procurer.
Partenariat avec les Éditions Persée
Un grand à la maison d'édition pour sa confiance
Nous y suivons un jeune Gwedell, Kaïmon Seignor, et ses deux amis, Liac et Manel, dans leur vie quotidienne à l’Académie. Mais la paix régnant sur Féealy Mage s’effrite peu à peu au fil des trahisons toujours plus nombreuses des élèves. C’est alors que Kaïmon se retrouve embarqué dans une aventure aussi invraisemblable que périlleuse, et ce bien malgré lui. Ses actes détermineront non seulement son futur, mais également celui de son monde et de tout son peuple.
Le lecteur entre dans l’histoire par le monde des hommes, dans lequel se déroule une brève et habile introduction. De cette manière, et bien qu’il s’agisse d’un roman de fantasy, la réalité est toujours présente en arrière-plan, ce qui présente à mon avis plusieurs avantages : tout d’abord, il rend l’histoire plus crédible. Grâce à ce court passage, même les lecteurs qui ne sont pas de grands amateurs de fantasy pourraient se laisser convaincre – et si ce monde existait vraiment, quelque part ? De plus, le rappel de l’existence du monde humain nous donne un point de comparaison et contraste d’autant plus avec la féerie de Féealy Mage par la suite. Enfin, puisque notre héros visitera plus tard notre monde, ce chapitre annonciateur prend tout son sens.
Les premières images que nous découvrons de Féealy Mage ne sont pas féeriques, contrairement à ce que l’on pourrait attendre : on assiste au châtiment des traîtres, ce qui constitue sans conteste le côté le plus sombre de ce monde. Bien que surprenant au premier abord, ce choix me paraît judicieux car il nous fait immédiatement comprendre que les apparences peuvent être trompeuses. En bref, un début très réussi qui nous donne un échantillon de ce qui nous attend.
Dans les chapitres qui suivent, nous apprenons à connaître le fonctionnement de Féealy Mage, ainsi que les personnages principaux que nous suivrons à travers les pages. Les descriptions géographiques, culturelles et politiques peuvent paraître quelque peu systématiques à la première lecture, et il est vrai que l’action met du temps avant de réellement commencer, mais cela nous permet de nous familiariser avec cet univers si différent du nôtre. C’est donc un choix que je ne remets pas en question, bien que je pense que certains lecteurs pourraient le critiquer. J’ai trouvé agréable d’avoir, dès le début, toutes les cartes en main pour pouvoir, par la suite, comprendre le déroulement de l’intrigue. Il ne faut pas non plus oublier qu’une entrée en matière comme celle d’Harry Potter, par exemple, serait impossible (ou paraîtrait peut-être étrange) étant donné que Kaïmon, Liac et Manel ont grandi à Féealy Mage : contrairement au jeune héros de J.K. Rowling, qui découvre un monde tout à fait nouveau pour lui, ils connaissent parfaitement le leur.
Pour continuer sur le thème des personnages principaux, ils constituent sans aucun doute un des points forts du roman. Chacun est doté d’un caractère bien particulier – Manel et sa violence, Liac et sa timidité, Kaïmon et ses pitreries – et ils deviennent très vite attachants. De nombreux dialogues entre nos héros sont teintés d’humour et on ne peut s’empêcher de rire de bon cœur aux inimaginables bêtises inventées par Kaïmon.
Les autres personnages sont aussi bien décrits, par exemple Saliha, Una de l’Académie, Aldéanne, sœur jumelle de Kaïmon, Ténôra, professeur de combat. Par contre, j’ai parfois été dérangée par l’apparition de personnages secondaires qui n’était pas développés par la suite. De manière un peu trop systématique, chaque nouvelle personne est introduite par une description physique suivant le même schéma et qui n’apporte par forcément d’éléments nouveaux ou nécessaires au récit. De même, nous faisons la connaissance de certains d’entre eux qui finalement disparaissent presque dans la fin du roman… Peut-être réapparaîtront-ils dans un prochain tome ? Il n’y a plus qu’à l’espérer.
La richesse de Féealy Mage est encore renforcée par de nombreuses expressions imagées qui m’ont beaucoup plu. Dans ce monde si magnifique, elles paraissent tout à fait à leur place. L’histoire est également teintée de couleurs locales grâce à l’apparition de plusieurs mots gwedells ainsi que la retranscription de la manière de parler particulière de certaines espèces. Ne vous inquiétez pas si vous n’y connaissez rien, toutes les informations nécessaires vous sont fournies en notes de bas de page ou entre parenthèses. J’ai trouvé cela très utile, bien que j’eusse préféré avoir des notes de bas de page uniquement, car il est plus facile de s’y retrouver. On aurait également pu imaginer un lexique reprenant les termes importants, mais on s’en sort très bien sans – je suis peut être seulement une lectrice un peu flemmarde.
L’histoire en elle-même est extrêmement bien construite et, dès que l’action commence, il est tout simplement impossible d’interrompre sa lecture. Le point qui ne joue pas en faveur du livre est le style. En effet, un certain nombre d’erreurs grammaticales et orthographiques parsèment le texte, ce qui retiendra sans doute l’attention d’un lecteur attentif. De plus, la ponctuation m’a particulièrement dérangée : manquante dans certains passages, ou utilisée de manière non systématique voire erronée, elle faciliterait grandement la lecture. N’oublions tout de même pas qu’il s’agit d’un premier roman et que Rawia Arroum est une très jeune auteure. Son style s’affinera et s’améliorera donc probablement dans ses prochaines publications, et ces quelques commentaires négatifs ne doivent en aucun cas vous détourner de ce roman.
C’est une histoire très bien inventée, avec des personnages attachants et un monde imaginaire très réussi. Ne contenant que très peu de violence, elle peut s’adresser aussi bien à des adultes qu’à un public jeune, du moment qu’il s’agit de lecteurs qui aiment la fantasy, l’aventure, les secrets, les mondes imaginaires, les créatures extraordinaires… et que le nombre de pages relativement important ne les effraie pas.
Pour conclure, je souhaite remercier un certain nombre de personnes sans qui je n’aurais jamais découvert ce superbe roman. Tout d’abord, le forum A&M, qui organise et rend possibles des partenariats tous plus attirants les uns que les autres. Ensuite, les Editions Persée, qui m’ont envoyé ce livre et fait confiance pour que je le chronique. Puis, en dernier, mais pas moins important, je remercie l’auteure, Rawia Arroum, qui a su me séduire – dans un genre pour lequel, je l’avoue, je suis plutôt difficile à satisfaire – et m’emporter dans un environnement enchanteur. Au vu de la fin très ouverte, j’espère qu’il y aura une suite à ce roman, et je serai sans nul doute une des premières à me la procurer.
Partenariat avec les Éditions Persée
Un grand à la maison d'édition pour sa confiance